Hubert Manseau, qui a été pdg d'Innovatech dans les années 2000 et qui possède une grande expérience d'administrateur, convient que cette nouvelle réalité pose un défi aux CA. Il souligne toutefois l'importance d'avoir une oreille attentive. «Il faut écouter le message de ces actionnaires et en évaluer la pertinence. Est-ce que ça permet de faire plus, de faire mieux ? Le CA devrait toujours tendre vers cela.»
Que les changements réclamés soient justifiés ou non, les administrateurs ont intérêt à être ouverts au dialogue. «Cela permet d'éviter bien des courses aux procurations», soutient Sébastien Roy.
Ainsi, de plus en plus d'entreprises vont jusqu'à faire une place aux investisseurs activistes au sein de leur CA.
Par exemple, la chaîne américaine de pharmacies Walgreen a cédé deux postes d'administrateur au fonds de couverture Jana Partners le mois dernier. Les deux parties ont alors signifié leur intention de travailler ensemble pour améliorer le rendement financier. «Il vaut mieux avoir les actionnaires critiques avec soi que contre soi», résume Stéphane Rousseau.
Il n'y a pas que les activistes purs et durs qui veulent se faire entendre. Des actionnaires traditionnellement plus passifs en appellent aussi au dialogue.
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