L'activisme crée-t-il vraiment de la valeur ? À court terme, oui, répond Stéphane Rousseau, titulaire de la Chaire en gouvernance et droit des affaires de l'Université de Montréal. «Le principal objectif des fonds activistes est d'empocher un gain rapide. Plusieurs se retirent dès qu'ils peuvent toucher leur profit. Mais à long terme, l'amélioration de la performance financière n'est pas toujours au rendez-vous.»
Sur ce point, les études se contredisent et deux conceptions s'opposent. Certains soutiennent qu'en secouant les administrateurs et en exigeant des changements de stratégies, les activistes jouent le rôle de chien de garde des actionnaires. D'autres défendent l'obligation fiduciaire des CA d'agir dans l'intérêt à long terme des entreprises et de toutes les parties prenantes. Le débat fait rage.
«L'activisme de type fonds de couverture impose des vues à court terme aux entreprises, déplore M. Rousseau. Et cela crée un sentiment d'urgence chez celles qui se croient susceptibles d'en être la cible. Elles peuvent alors réviser leur plan stratégique pour maximiser le rendement à court terme pour leurs actionnaires. Mais est-ce vraiment les bonnes décisions dans une perspective à long terme ? C'est là le grand défi.»
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