Influencés par les réussites des activistes, ces actionnaires ont cessé d'appuyer les yeux fermés toutes les recommandations des CA. Sébastien Roy cite l'exemple des investisseurs institutionnels de la minière Barrick Gold qui ont fait front commun en 2013 contre la pharaonique prime d'engagement de 11,9 millions de dollars versée au nouveau coprésident du conseil. Devant la fronde, le CA a modifié le programme de rémunération de l'ensemble des dirigeants.
Le vote consultatif sur la rémunération des dirigeants (say on pay) ainsi que la politique de vote majoritaire, prévoyant que les candidats aux postes d'administrateurs qui obtiennent plus d'abstentions que de voix en leur faveur doivent présenter leur démission, constituent d'autres exemples de ce phénomène.
«Les actionnaires prennent plus de place dans la gouvernance, constate M. Rousseau. Ils exercent leurs droits de vote, demandent des comptes, posent des questions, exigent des changements.
«Les CA doivent composer avec cette nouvelle réalité en consacrant plus d'efforts à la communication du plan d'affaires aux actionnaires au moyen de rencontres, de lettres, de courriels», dit-il.
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