Le sujet de la mondialisation a pendant longtemps suscité des réactions négatives. Lorsqu'une société quelconque procédait au remplacement d'emplois locaux par des emplois à l'étranger, elle devenait l'objet de sévères critiques. Mettre la priorité sur les profits corporatifs plutôt que sur le maintien des postes de travail chez soi était perçu comme un geste égoïste, dépourvu de toute empathie envers les familles touchées.
Sans aucun doute : le malheur des uns fait le bonheur des autres. Ces pertes d'emplois locaux ont permis la création d'une classe moyenne dans un pays où régnait principalement la pauvreté. Comme le salaire des travailleurs chinois constituait un faible pourcentage de celui de leurs congénères américains, une société pouvait créer plusieurs postes de travail dans ce pays en coupant un seul poste chez elle. D'un point de vue global, on pourrait y voir un phénomène de partage d'emplois en faveur des nations les plus démunies. Cependant, du point de vue des Américains, on criait plutôt au scandale.
Maintenant que la tendance semble se renverser, nous parions que nous n'entendrons pas souvent les Américains se plaindre du fait que les entreprises, encore une fois, ne songent qu'à leurs profits en ramenant leur production au pays.
Avec une telle bonne nouvelle pour l'Amérique, devrait-elle se réjouir? Ironiquement, nous pensons que la situation révèle une tendance à long terme plutôt inquiétante. Nous en discuterons dans un billet prochainement.
Au sujet des auteurs du blogue : Patrick Thénière et Rémy Morel sont propriétaires de Barrage investissement privé, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com