« Un investissement de cette envergure est bénéfique pour les Québécois » – Normand Rinfret, pdg du CUSM


Édition du 25 Avril 2015

« Un investissement de cette envergure est bénéfique pour les Québécois » – Normand Rinfret, pdg du CUSM


Édition du 25 Avril 2015

Normand Rinfret, pdg du CUSM.

Actif dans le milieu de la santé depuis 30 ans, ce professionnel agréé en ressources humaines a été confirmé dans ses fonctions de président et chef de la direction du CUSM le 6 mars par le gouvernement, dans la foulée de l’adoption de la loi 10. Normand Rinfret dirigeait déjà le CUSM officiellement depuis septembre 2012, après avoir assuré l’intérim pendant plusieurs mois. Dans le giron du CUSM ou de ses établissements depuis 1979, il a occupé de nombreux postes de direction avant d’atteindre le sommet du centre hospitalier. À la veille du déménagement de l’hôpital Royal Victoria au site Glen, Normand Rinfret évoque le présent et l’avenir du CUSM.

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Les Affaires – Que ressentez-vous tandis que le site Glen sera en activité réelle pour la première fois ce 26 avril?

Normand Rinfret – Ce qui se produit est exceptionnel, fantastique. Un événement comme celui-ci survient peut-être une fois tous les 100 ans. Alors, d’en être témoin et de voir tout ce qu’on a fait pour en arriver là, c’est extraordinaire. On a eu la possibilité de repenser l’agencement des unités de soins. Par exemple, on a pu placer à côté des urgences des salles d’opération, des unités de soins intensifs, l’imagerie, puis, vers l’extérieur, les services ambulatoires. Dans les établissements construits depuis longtemps, ce n’est pas possible. Le site Glen, c’est un ensemble de haute technologie, bien développé pour assurer la fluidité. Et maintenant, la recherche est vraiment intégrée grâce à la présence de l’Institut de recherche sur le site Glen et au Centre de médecine innovatrice (CMI), en plein cœur du centre hospitalier.

L.A. – Tout cet équipement ultramoderne, ces locaux spacieux, pour un budget global de 2,355 milliards de dollars à l’heure de l’austérité… Cela vous semble-t-il pertinent?

N.R. – C’est en effet un investissement majeur pour le Québec. Mais quand on a un patient gravement malade, on doit le soigner ici, on ne peut pas aller le faire soigner hors des frontières. C’est approprié d’avoir des centres universitaires.Avec le CUSM et le CHUM, avec lequel nous travaillons pour avoir une synergie, Montréal se positionne mondialement comme une ville dynamique sur le plan des sciences de la vie, de la recherche pharmaceutique, en biotechnologies. Un investissement de cette envergure est bénéfique aux Montréalais et aux Québécois en ce qu’il attirera des capitaux étrangers intéressés par la présence de plateaux techniques à jour. Par ailleurs, nous recevons 175 millions de dollars en bourses et en investissements pour la recherche. Or, on sait que chaque dollar investi rapporte de 3 à 4$ dans l’ensemble de l’économie. Il est important que l’ensemble de la chaîne – recherche fondamentale; application de la recherche [NDLR: ou essais cliniques]; commercialisation – soit présente et puisse être réalisée rapidement. C’est attrayant pour un investisseur. Nous avons prévu que notre CMI puisse faire des essais cliniques sous contrat pour des entreprises privées. On va ainsi dynamiser la commercialisation de la recherche à Montréal.

En ce qui a trait au plateau technique clinique, c’est sûr qu’il faut l’utiliser à bon escient et que le Québec ne peut pas investir ainsi partout dans la province. Ce plateau doit servir à toute la population québécoise, et nous desservons un large territoire. Dans ce contexte, il est important de bien définir les rôles des établissements de première ligne (services de base), ceux des établissements de deuxième ligne (hôpitaux communautaires) et ceux des établissements de troisième et quatrième lignes (cas complexes), comme le CUSM. Avec cet investissement majeur qu’ont fait les Québécois, on doit s’assurer que le plateau technique sera utilisé à sa mesure, c’est-à-dire pour les troisième et quatrième lignes.

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