Une mission impossible si on ne connaît pas ses limites, estime David Gingras. En effet, s'il faut une bonne dose d'orgueil pour partir de rien, mis à part une idée, l'humilité est essentielle pour réussir. «On ne peut pas exceller dans tout. Il ne faut donc pas hésiter à aller chercher l'aide quand on en a besoin.»
Les entrepreneurs se sont donc tournés vers des experts en santé, en administration, en sciences, etc. Un de leurs consultants, spécialisé en matériaux composites, a même travaillé sur le bras spatial canadien ! «Nous avons été très bien entourés dès le départ et je pense que cela nous a permis d'éviter plusieurs erreurs», dit l'ingénieur.
Une école d'entrepreneuriat en accéléré
David Gingras a dû apprendre à maîtriser chaque rouage d'une PME. Marketing, finances, conception, embauche de personnel... «La question n'est pas tant ce que j'ai fait dans l'entreprise, mais plutôt ce que je n'y ai pas fait, lance-t-il en riant. Comme nous sommes une petite équipe, mon associé et moi devions pouvoir nous remplacer à tous les postes, ou presque ! Les premiers fauteuils roulants, c'est moi qui les ai assemblés.»
Ses études à l'ÉTS lui ont permis de développer une excellente méthode de travail, en plus de lui apporter les connaissances techniques de base nécessaire à son travail. «Cette formation nous apprend une approche, une rigueur et une éthique de travail qui peuvent être transposées, dans tous les domaines d'activité», soutient-il. Et le fait de porter le titre d'ingénieur donne une certaine crédibilité à l'entreprise. Un atout quand il faut vendre son expertise.
Aujourd'hui, le jeune homme de 35 ans est fier du chemin parcouru. L'entreprise de Saint-Roch-de-l'Achigan, dans Lanaudière, emploie une soixantaine de personnes. Et ses fauteuils sont vendus non seulement au Canada, mais aussi dans 19 pays d'Europe, et depuis peu, aux États-Unis. Les cofondateurs continuent d'investir en R-D. Leur objectif ? Être reconnus mondialement comme l'entreprise la plus novatrice dans le domaine de la mobilité. «On a encore des preuves à faire, mais on y croit fermement», conclut David Gingras.