Malgré des avantages indéniables liés à sa taille et une expertise dans les contrats à terme sur taux d'intérêt, ICE Canada est une place boursière de dérivés sur produits agricoles, soutient Catherine Kee, de Groupe TMX. «Un produit sur taux d'intérêt n'est donc pas une avenue naturelle pour les activités d'ICE Canada.»
Il y a un contre-exmeple. Le groupe Chicago Mercantile Exchange (CME), qui détient la Chicago Board of Trade, la première Bourse de contrats à terme créée en 1848, était historiquement une place boursière de dérivés sur produits agricoles. Néanmoins, les produits sur taux d'intérêt sont devenus une avenue naturelle pour le groupe boursier, qui a lancé son premier contrat à terme sur taux d'intérêt en 1975 en offrant un contrat sur la Government National Mortgage Association, plus connue sous le nom de Ginnie Mae.
Incontournable à long terme
Même si les rumeurs au sujet du lancement d'un concurrent au BAX par ICE Canada se concrétisent, la Bourse de Montréal ne devrait pas subir d'effets directs à court terme, estime Stephen Boland. «Le marché des produits dérivés est plutôt englué. Par conséquent, il faudra du temps à un produit concurrent pour attirer les investisseurs.» Voilà de quoi rassurer les quelque 100 000 personnes travaillant dans le secteur financier montréalais.
Par contre, à plus long terme, ICE continue d'être une sérieuse menace pour le bijou de l'industrie financière québécoise. En effet, si ICE décidait de lancer une autre plateforme, tous les courtiers du pays seraient obligés de considérer la liquidité apportée par ce nouvel opérateur et devraient s'enregistrer chez ICE afin de répondre à leur obligation de «meilleure exécution», ce qui mettrait les produits de la Bourse de Montréal à rude épreuve.