On ne naît pas entrepreneur ni ne se déclare un jour entrepreneur. Ce sont les activités concrètes menées au quotidien qui nous font devenir entrepreneur. D'après nos pratiques d'accompagnement, la création d'une entreprise renvoie à un processus d'élaboration d'une identité entrepreneuriale.
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L'entrepreneur est ainsi toujours défini à partir du mythe héroïque et hégémonique de l'homme d'une trentaine d'années, anciennement cadre et si possible innovateur. Dès lors, les femmes qui créent des entreprises font leurs expériences au regard de cette norme implicite. N'oublions pas qu'elles ont elles-mêmes été façonnées pour approcher leur réalité à partir de valeurs et comportements sexués.
Par exemple, il n'est pas rare d'entendre des entrepreneures qui ont dû faire face, dans leurs relations d'affaires ou leurs expériences d'accompagnement, à une association du type : «innovation technologique = homme» ; «activité de bien-être = femme». Les femmes qui créent des entreprises de couture, par exemple, confirmeront les stéréotypes, mais auront des difficultés à se reconnaître légitimes en tant qu'entrepreneures. Pour ce qui est des femmes qui créent dans les nanotechnologies, c'est cette fois l'environnement qui peinera à leur accorder une légitimité. Ainsi, les stéréotypes participent à la construction de l'identité. Une recherche a ainsi montré en Allemagne comment les femmes issues des minorités sont susceptibles d'avoir des difficultés à être reconnues légitimes en tant qu'entrepreneures dans la mesure où elles se heurtent quotidiennement à ce qu'est l'image optimiste du bon entrepreneur.
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