Réduction des risques
«C'est une décision coûteuse à un certain moment, mais qui a produit des résultats. Nous avons reçu plusieurs certifications et prix, ce qui nous a donné une image positive vis-à-vis de nos partenaires et de nos clients, ainsi que de nos employés», résume le coordonnateur.
Insertech a également pu diminuer ses risques, en lançant de nouvelles procédures de contrôle ainsi que des suivis plus réguliers, avec un dispositif d'amélioration continue. «Avec la réglementation sur les produits électroniques qui s'en venait, nous voulions être prêts et nous faire certifier ISO 14001», ajoute Luc Bélair.
C'est pourquoi Insertech, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 2,7 millions de dollars en 2012-2013, a commencé dès 2009 à réfléchir à la manière de bâtir sa propre stratégie de développement durable. «Nous avons commencé par de petits gestes, car nous n'avions pas de ressources spécialisées pour nous aiguiller. Puis, nous avons embauché en 2010 un conseiller en environnement qui nous a aidés durant un an à monter tout notre système de gestion environnementale.»
L'un des principaux défis a été de susciter l'adhésion des salariés, en les amenant à s'engager. «Globalement, les employés avaient déjà l'habitude de recycler, mais tous ne le faisaient pas forcément bien... Nous avons donc décidé de leur faire suivre une formation afin de leur expliquer précisément les objectifs et la manière dont ils pouvaient contribuer à nous faire garder une longueur d'avance.»
Afin d'obtenir la participation directe des travailleurs, on a mis sur pied un comité vert, comprenant plusieurs gestionnaires (dont le coordonnateur du marketing et le coordonnateur du programme d'insertion) et des salariés de l'entreprise, comité qui se réunit désormais tous les trimestres. Sa mission ? Appuyer la démarche à tous les niveaux. «Comme ce sont les salariés qui réalisent les tâches tous les jours, il était naturel de les impliquer et d'avoir leur vision sur les améliorations proposées», ajoute M. Bélair.
Ce comité a rendu possible l'intégration de petits gestes au coeur de la politique de l'entreprise, comme de remplacer les couverts jetables par de la vaisselle en verre, de récupérer le papier imprimé pour l'utiliser comme brouillon ou de réduire l'utilisation du papier à la source en favorisant les échanges courriel.
Pour se conformer aux exigences de la certification ISO 14001, la PME a aussi dû faire évoluer ses procédés en mettant en place un système d'affichage lui servant à informer ses employés sur les nouvelles procédures, comme le recyclage et la gestion des matières résiduelles.
Convaincre les fournisseurs
L'une des étapes a été de faire connaître cette démarche à ses clients et fournisseurs. «Nous sommes parvenus à les convaincre de nous proposer des produits ayant moins d'impact environnemental, comme du papier 100 % recyclé, des crayons fabriqués à base de plastique recyclé ou encore du vrac pour utiliser moins d'emballages», résume M. Bélair. Même chose en ce qui concerne les boîtes de transport d'occasion et nettoyées qu'Insertech achète désormais à une entreprise d'économie sociale.
En développant un département spécialisé dans la réparation des écrans à cristaux liquides et des tablettes, Insertech a surpris. «Ça a aussi été toute une pédagogie à développer, car certains clients ne comprenaient pas pourquoi on leur proposait de réparer leur ancien appareil, alors que les grandes surfaces ne souhaitaient leur vendre que les appareils dernier cri.»