Appel de candidatures
Avant toute chose, le gouvernement du Québec prévoit lancer d'ici la fin du mois un vaste appel de candidatures par Internet, au terme duquel il espère rapidement déceler quelque 300 entreprises à fort potentiel de croissance.
D'ici au lancement de la période de candidatures, les entrepreneurs qui souhaitent faire partie des 300 gazelles peuvent s'adresser à leur direction régionale du ministère des Finances et de l'Économie.
Les 300 gazelles seront sélectionnées par un «comité national d'experts» en fonction de quatre critères : le rayonnement, l'effort d'amélioration de la productivité, la performance financière et le dynamisme de l'entreprise, ainsi que sa capacité à soutenir la croissance. «Ce sera du sérieux ! Le processus d'inscription ne prendra pas 10 minutes, prévient la ministre Zakaïb. Les données financières que nous fourniront les entreprises seront examinées de près. Et pour nous, le passé sera garant de l'avenir... Il faut comprendre que ce que nous avons à offrir n'est pas un plan de redressement d'entreprise.»
Cela dit, le gouvernement peine encore à estimer les sommes que requerra cette initiative. Le directeur de cabinet de la ministre, Pierre Langlois, affirme que 30 millions de dollars sont prévus pour l'accompagnement des entreprises et que les mesures de financement qui suivront proviendront d'Investissement Québec ou de mesures comme le programme d'appui à l'innovation, visées par la Politique industrielle. La ministre, elle, se contente de rappeler le milliard de dollars promis pour la Politique industrielle. «Chose certaine, tranche-t-elle, il ne manquera pas d'argent pour les gazelles.»
La priorité sera accordée aux entreprises du secteur manufacturier. Mais le gouvernement ouvre quand même la porte aux entreprises de services. Pour l'heure, on prévoit que le quart (25 %) des 300 entreprises choisies pourrait faire partie de ce que les spécialistes qualifient de tertiaire moteur.
Généralement, une activité est considérée comme motrice lorsqu'elle exerce un effet d'entraînement sur une autre activité, comme les télécommunications, les services aux entreprises et les intermédiaires financiers.
Sélection apolitique
Officiellement, la sélection des entreprises sera également libre de toute pression politique, jure la ministre, qui a dirigé diverses instances du Fonds de solidarité FTQ pendant plus de 10 ans avant d'être élue députée de Richelieu en 2012. Ainsi, l'importance démographique de chacune des régions, leur taux de chômage ou encore l'allégeance politique de leur population ne devraient aucunement dicter ou influencer le choix des 300 gazelles.
«Soyons clairs, dit-elle. Ça ne donne rien d'appeler votre député [dans l'espoir de faire partie des happy few]. La politique n'aura aucune influence là-dedans.»
Cela dit, elle ajoute néanmoins souhaiter que le comité d'experts trouve le moyen de sélectionner au moins trois entreprises dans chacune des 17 régions du Québec, dont une par région si possible serait dirigée par une femme.
L'échéancier fixé paraît serré, ambitieux même. «Si tout se passe bien, la sélection des entreprises sera chose faite à Pâques [20 avril], ou à tout le moins avant la fin du mois d'avril», dit la ministre. Au moment d'écrire ces lignes, la composition du comité d'experts n'était pas encore établie.
À terme, le gouvernement souhaite que les 300 entreprises augmentent leur chiffre d'affaires de 20 % en moyenne sur cinq ans, que 6 atteignent un chiffre d'affaires de 200 M$ d'ici 2017 et que 20 y parviennent après 10 ans.
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