Les grands centres rêvent / les régions foncent


Édition du 02 Mai 2015

Les grands centres rêvent / les régions foncent


Édition du 02 Mai 2015

Par Matthieu Charest
La clé pour passer à l'acte

Année après année, c'est le manque de financement qui est le plus souvent cité comme étant l'obstacle premier à la diffusion de l'entrepreneuriat. Pour ce qui est des intentions, 32,9 % des personnes sondées soulèvent d'abord le manque d'argent pour expliquer qu'ils ne se lancent pas en affaires. Au stade suivant, celui des démarches, 39 % désignent le manque de financement (privé, public ou personnel).

«J'ai beaucoup d'étudiants qui pensent que lancer son entreprise coûte plus cher que ce ne l'est dans la réalité, soutient le professeur Chirita. Il faut démystifier les sommes requises.»

Outre cette démystification, la principale clé pour passer à l'acte, c'est l'accompagnement. Toutefois, «les gens sont souvent réfractaires à être accompagnés, soutient Rina Marchand. Mais la faim vient en mangeant, et quand on est accompagné, on finit par en comprendre l'importance. Toutefois, ce n'est pas toujours facile de trouver un mentor ; des fois, c'est trop cher. Mais un jeune entrepreneur apprend autant, sinon plus, d'un autre jeune qui a seulement six mois d'avance dans le processus. Au-delà du plan d'affaires, il faut apprendre à être entrepreneur».

Les locomotives : les jeunes, les familles et les immigrants

Pour une première fois, l'Indice entrepreneurial québécois de la Fondation de l'entrepreneurship a analysé le potentiel des immigrants dans la chaîne entrepreneuriale. Ceux-ci représentent 11 % de l'échantillon, mais comptent pour 18,5 % de ceux qui ont l'intention de se lancer en affaires. «Ce n'est pas une surprise, dit Rina Marchand, directrice principale, contenu et innovation, à la Fondation de l'entrepreneurship. On s'en doutait. C'est davantage une confirmation.»

Même chose en ce qui concerne le rôle des familles pour souffler sur les braises de l'entrepreneuriat. Celui-ci s'avère crucial. Les enfants d'entrepreneurs, souligne l'indice, ont presque deux fois plus de chance de devenir eux-mêmes entrepreneurs.

Autre locomotive de l'entrepreneuriat québécois : les 18-34 ans sont beaucoup nombreux à songer se lancer en affaires (36,6 % comparativement à 20,1 % pour l'ensemble de la population adulte) et à entreprendre des démarches pour ce faire (13,9 % par rapport à 10,2 %). Ils sont toutefois moins nombreux à être propriétaires (5,8 % comparativement à 7,9 %) ou à avoir connu une fermeture (4,8 % par rapport à 12,3 %).

Signe des temps, l'échec n'est pas définitif. Les jeunes doivent fermer leur entreprise trois fois plus souvent que les 35-64 ans avant de parvenir à un an d'activité. Cependant, s'ils échouent, 77,1 % des jeunes hommes et 69 % des jeunes femmes retournent à l'entrepreneuriat.

«Le seul pays européen qui connaît une croissance soutenue de l'entrepreneuriat comme ici, c'est la France. C'est que l'échec y est de moins en moins stigmatisé», selon M. Chirita, qui se dit d'ailleurs rassuré de constater que «la nouvelle génération en est une d'entrepreneurs. Les emplois de salariés sont en train de se perdre. Ce n'est pas encore criant au Québec, mais quand les changements structuraux dans l'économie vont survenir, il faudra une génération préparée.»

Méthodologie

Les données sur lesquelles se fondent les analyses de l'Indice entrepreneurial québécois 2015 sont obtenues par un sondage en ligne. La collecte a été effectuée du 5 au 22 janvier 2015 auprès de 2 587 répondants. Pour un échantillon probabiliste de la même taille, la marge d'erreur aurait été de 2,36 %, 19 fois sur 20.

> 92 % des répondants du Centre-du-Québec croient que les entrepreneurs sont des «créateurs de richesse» ; dans les Laurentides, ils sont 62,7 % à le penser.

> 71,7 %: L'implication des entrepreneurs dans leur collectivité est perçue positivement par 71,7 % des répondants de la Côte-Nord, mais par seulement 45,8 % des Montréalais.

> 46,9 % des Québécois pensent que les entrepreneurs sont «généralement honnêtes». Le pourcentage le plus élevé est en Gaspésie (59,8 %), et le plus faible en Montérégie (40,7 %).

> 82,8 %: L'enrichissement des entrepreneurs «est sain», selon 82,8 % des personnes sondées en Estrie, mais seulement 57,5 % en Abitibi-Témiscamingue pensent la même chose.

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