Martine Ouellet, candidate à la chefferie du Parti québécois.
Dans sa biographie et en entrevue, l'aspirante chef du Parti québécois Martine Ouellet insiste sur ses compétences en développement économique. Se sent-elle obligée de le faire parce qu'elle est une femme ou parce qu'elle est associée à la défense de l'environnement ? Ou les deux ?
À lire aussi:
Pierre Karl Péladeau propose une révolution du capitalisme nord-américain
Pierre Céré veut plus de transformation des matières premières
Bernard Drainville rêve de faire du Québec une économie verte
«Dans les médias, ce n'est pas retenu, mon background économique. Et pourtant, je suis la candidate qui connaît le mieux l'économie !» s'exclame la députée de Vachon à l'Assemblée nationale.
La politicienne de 45 ans, mère de deux enfants, cumule en effet une vingtaine d'années d'expérience en développement économique. Quand elle dirigeait l'équipe d'efficacité énergétique chez Hydro-Québec, elle négociait des contrats avec les 300 plus grandes entreprises du secteur industriel lourd (pâtes et papiers, mines, métallurgie, manufacturier).
«Il fallait entrer dans le détail des procédés industriels pour proposer des solutions aux entreprises en efficacité énergétique. Il faut aussi connaître le marché mondial pour faire ça et aider les entreprises à être concurrentielles», dit l'ingénieure, qui possède aussi une maîtrise en administration des affaires de HEC Montréal.
Si elle devenait chef du Parti québécois, Martine Ouellet miserait sur ce qu'elle appelle le développement économique intelligent.
«C'est du développement qui profitera à l'ensemble de la société», explique-t-elle, donnant en exemple la carte maîtresse de son programme économique (et de celui de Pauline Marois avant elle) : devenir le leader mondial en électrification des transports.
Le Québec dispose d'électricité verte à coût abordable, et il fabrique déjà les «meilleurs moteurs électriques sur le marché», en l'occurrence les TM4, issus des recherches menées par Hydro-Québec, fait valoir la politicienne. Le Québec a aussi une expertise enviable en matière de batteries. Martine Ouellet veut donc révolutionner les habitudes : électrifier tous les autobus scolaires et municipaux d'ici 2030 et atteindre le million de voitures à brancher dans le même horizon temporel.
En faveur de l'interventionnisme
«On a tout. C'est un grand vecteur à pousser, et ça prend une volonté politique. Sans elle, ça ne se passera pas au Québec», plaide la candidate à la chefferie du PQ.
Si elle émet de sérieuses réserves face à l'exploitation du pétrole de schiste à Anticosti, elle rêve par ailleurs de négocier des partenariats avec des constructeurs automobiles pour que des composants de véhicules électriques soient fabriqués au Québec. Elle rêve aussi de transformation québécoise pour l'industrie minière, notamment pour le lithium et les terres rares, des secteurs associés à l'électrification des transports.
À lire aussi:
Pierre Karl Péladeau propose une révolution du capitalisme nord-américain
Pierre Céré veut plus de transformation des matières premières
Bernard Drainville rêve de faire du Québec une économie verte