Les frais de gestion font toute la différence lorsqu'on compare des fonds obligataires. En attribuant ses médailles d'or aux titres à revenu fixe, Morningstar Canada jette son dévolu sur trois fonds dotés d'un bon rapport qualité-prix.
« Dans l'univers des obligations, l'écart entre les meilleurs et les pires est beaucoup plus mince que ce qu'on voit du côté des fonds d'actions, commente Vishal Mansukhani. Là où l'on peut vraiment apporter une valeur ajoutée, c'est par rapport au coût. »
L'analyste attribue une cote « or » à deux fonds de Phillips, Hager & North (PH&N) : le Fonds d'obligations PH&N et le Fonds d'obligations à rendement global PH&N. Le Fonds d'obligations canadiennes TD est aussi sur la plus haute marche du podium.
Les deux fonds de PH&N, dont la firme a été achetée par la Banque RBC en 2008, sont gérés par les mêmes personnes avec la même stratégie. « La seule particularité du fonds à rendement global est qu'il peut détenir des titres à haut rendement », dit M. Mansukhani.
PH&N fait une très bonne analyse du risque, affirme l'analyste. « Cela leur permet de mesurer l'impact qu'auraient divers scénarios économiques sur leur portefeuille. Ils ont aussi une très bonne équipe de recherche. »
Puisque ce sont les frais de gestion, en grande partie, qui séparent le bon grain de l'ivraie, les deux Fonds de PH&N se trouvent naturellement parmi « les plus abordables de l'industrie ». Leurs versions pour les investisseurs autonomes ont des frais de gestion de 0,6 %.
Le fonds de la TD
Le fonds d'obligations canadiennes TD, pour sa part, peut compter sur une équipe « solide » dans les titres à revenu fixe, considère M. Mansukhani. « Il est presque impossible d'ajouter de la valeur avec les obligations gouvernementales, car on ne peut prévoir la direction de la politique monétaire, ajoute-t-il. La valeur ajoutée de son équipe se trouve du côté du crédit des entreprises. »
La répartition des tâches est aussi un aspect qui joue en faveur du fonds. Les gestionnaires et les analystes travaillent de concert. Leur gestionnaire de portefeuille n'aura pas le choix de vendre un titre qui n'a plus la faveur de son collègue analyste. « Ça permet à un gestionnaire de se détacher émotionnellement d'un titre qui aurait bien performé pour lui, commente M. Mansukhani. Je ne dis pas que ça arrive, mais ça permet de corriger les biais, s'il y en a. »
L'équipe de la TD produit sa propre recherche, ce qui permet d'adopter un point de vue différent de celui des grandes agences de notation, notamment Moody's et Standard & Poor's. Lorsque Sears a utilisé les recettes tirées de la vente de ses cartes de crédit à JP Morgan pour récompenser ses actionnaires en 2005, la TD a retiré le détaillant américain de sa liste de sociétés convenables pour l'investissement, raconte M. Mansukhani. Les grandes agences ont été plus lentes à réagir.
Ses frais de gestion sont de 1,11 %, par rapport à une médiane de 1,40 % pour cette catégorie.