Deux fonds d'actions canadiennes se partagent la plus haute marche du podium : le Fonds d'actions canadiennes Beutel Goodman et le Fonds d'actions canadiennes Mawer.
L'analyste Vishal Mansukhani aime la démarche de Beutel Goodman, aussi médaillée d'or dans la catégorie « portefeuille équilibré ». Son équipe cherche des actions sous-évaluées. Pour que le titre soit choisi, ses analystes doivent être convaincus que l'action peut procurer un rendement « minimal » de 50 % sur trois ans, selon les principaux indicateurs de leur méthodologie. « Cet objectif de rendement élevé leur donne une marge de sécurité si leurs prévisions sont trop optimistes », explique l'analyste de Morningstar.
En se liant les mains en certaines circonstances, Beutel Goodman renforce sa « discipline », croit M. Mansukhani. Son équipe systématise certaines décisions d'investissement afin de contrer les biais que pourraient développer ses professionnels. « Par exemple, le fonds doit vendre le tiers des actions d'une société lorsque celle-ci atteint son cours cible, explique l'analyste. Beutel Goodman doit ensuite refaire son analyse pour déterminer s'il faut conserver le titre plus longtemps. Ça permet d'éviter qu'un gestionnaire ait un biais trop favorable sur un investissement ayant procuré de bons rendements. »
L'analyste a aussi de bons mots pour Mark Thomson, qui gère le fonds depuis 1999. « Il croit vraiment dans sa philosophie, et il est très prudent », avance M. Mansukhani.
Un seul pépin : l'environnement est plus difficile pour les adeptes d'une stratégie valeur. Lorsque l'évaluation des titres augmente, les occasions sont moins nombreuses, nuance M. Mansukhani.
La version destinée aux investisseurs autonomes a des frais de gestion de 1,38 %.
L'autre champion canadien
Le Fonds d'actions canadiennes Mawer cherche des titres sous-évalués par rapport aux flux de trésorerie qu'ils génèrent. Même si son équipe adopte une analyse basée sur les fondamentaux d'une entreprise, ses membres scrutent régulièrement les perspectives économiques, dit l'analyste Shehryar Khan. Le but est de détecter les risques involontaires, comme une vulnérabilité à la fluctuation des prix du pétrole.
« Son équipe ne s'assoit pas sur ses lauriers parce qu'elle a eu de bons rendements au cours des dernières années. Elle cherche toujours une façon de s'améliorer, et c'est quelque chose que nous aimons. »
Les gestionnaires sont indifférents à la composition des indices. Cela fait en sorte que le contenu de leur portefeuille est sensiblement différent du S&P/TSX et des autres fonds canadiens.
Comme pour le fonds de Beutel Goodman, Mawer aura davantage de difficulté à mieux performer que ses pairs. « Mawer a eu l'occasion de trouver des aubaines après la crise et a profité de ses achats, explique M. Khan. La direction admet elle-même qu'elle compose avec ce défi. Malgré tout, nous avons confiance que Mawer fera mieux que les autres, mais cet écart ne sera peut-être pas aussi prononcé. »
Les frais de gestion sont de 1,21 %. L'assureur Manuvie vend le fonds de Mawer avec un ratio de frais de gestion 2,52 %, plus élevé en raison des commissions aux conseillers. Malgré ce coût plus élevé, la version offerte par Manuvie conserve sa note « or ». « Pour le prix, nous pensons que c'est neutre, mais les autres aspects du fonds lui permettent de se démarquer. »