La relève prête à réinventer le Québec

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Juin 2015

La relève prête à réinventer le Québec

Offert par Les Affaires


Édition du 20 Juin 2015

Par Matthieu Charest
S'ouvrir au monde et faire le choix du Québec

Si les étudiants doivent davantage s'ouvrir au monde, c'est aussi vrai pour nos entrepreneurs. «J'ai participé à une mission commerciale du Québec en Chine, raconte Chia-Yi Tung. Quand je suis revenue, j'ai parlé à des producteurs d'ici pour les inviter à exporter là-bas. On me répondait "je ne sais pas..." Crime ! Ils ont peur, alors qu'ils se battent pour vendre leurs produits ici, pièce par pièce.» Pour la spécialiste du marketing asiatique, trop de Québécois ratent de lumineuses occasions d'affaires, et ce, seulement parce qu'ils doivent d'abord entamer un processus pour exporter. Vu la taille de ces marchés, le jeu en vaut pourtant la chandelle, soutient-elle.

Un manque d'ouverture sur le monde qu'on ne retrouve pas ici, dans la pièce. Si certains viennent d'ailleurs, d'autres ont étudié ou travaillé à l'étranger. Mais ils ont tous fait le choix du Québec. Et ils veulent que d'autres fassent de même.

«Pour attirer des gens ici, on peut compter sur la qualité de nos universités. McGill, Montréal, etc. Ceci dit, la reconnaissance des acquis est vraiment pénible. Et je les comprends [les nouveaux arrivants] de s'installer à Montréal. Ils veulent recréer un sentiment de communauté», ajoute Daphné Mailloux-Rousseau, de l'Ancre des jeunes.

Et puisque les immigrants choisissent surtout Montréal, les régions ne peuvent pas vraiment compter sur des vagues de nouveaux arrivants pour combler leur déficit de main-d'oeuvre.

«Mais jusqu'à quel point la population est prête à accueillir les autres, s'interroge à voix haute Mélanie Paul. En tant qu'autochtone, je sens encore des réticences aujourd'hui. Peut-être devrait-on mieux intégrer nos gens d'ici avant de rechercher à en accueillir plus ?»

Pour Jean-Sébastien Noël, la réponse est simple. C'est la question qui est mal posée. Plutôt que de tenter d'intégrer les immigrants et autres marginalisés avec des programmes, des subventions, bref, tous les outils inimaginables, la clé pour créer une communauté tissée serrée, c'est «d'inspirer au lieu de se contenter d'offrir des outils». C'est par le projet commun que passe l'intégration, souligne-t-il. Et autour de la table, tous hochent la tête.

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