Le constat est clair : les Québécois ont un intérêt croissant pour l'entrepreneuriat, et c'est particulièrement vrai chez les jeunes. Plus du tiers (33,6 %) des 18 à 34 ans ont l'intention de se lancer en affaires un jour, selon l'Indice entrepreneurial de la Fondation de l'entrepreneurship.
«Les revenus, ça provient des entrepreneurs», plaide Chia-Yi Tung. Ce sont eux qui s'engagent et qui développent.» D'ailleurs, le moral est très bon dans la communauté des start-up, ajoute Noah Redler, directeur de campus à la Maison Notman. «C'est intéressant de se battre pour garder nos sièges sociaux, mais nous, on veut créer de nouveaux sièges sociaux.»
Dès que des élections approchent, plusieurs politiciens de toutes allégeances se rendent à la Maison Notman, raconte Noah Redler. «Ils nous demandent "qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?" Nous leur répondons toujours : "Rien, sortez d'ici !"», lance-t-il en éclatant de rire. Le gouvernement ne devrait pas s'impliquer là-dedans, pour la simple et bonne raison qu'il est poche là-dedans.»
Ce qui l'amène à se remémorer la Tournée des entrepreneurs, qui a fait le tour du Québec l'été dernier. «J'ai senti beaucoup d'enthousiasme en région. Mais je trouve que les CLD et autres institutions ne pensent trop souvent qu'à sauvegarder les acquis. En plus, ils offrent peu ou pas de services en technos. Pourtant, ça ne coûte pas grand-chose !»
Pour faire mousser l'entrepreneuriat, «ça prend des cours spécifiques dans notre système d'éducation», croit Ludovic Dumas, directeur, investissements directs chez Claridge.
L'éducation : une priorité absolue
Il n'en fallait pas plus pour que les discussions pivotent vers l'éducation. Et que Daphné Mailloux-Rousseau, particulièrement interpellée, prenne la parole. Le constat de la directrice générale de l'Ancre des jeunes, qui raccroche des jeunes au système d'éducation, est lapidaire. «Le gouvernement a comme objectif d'augmenter le taux de diplomation de 3 %. Ce n'est vraiment pas assez ambitieux. Moi, je serais gênée de défendre ça.» C'est pourquoi elle ne compte pas sur l'État pour réaliser ses projets. «On n'en veut pas de leur argent. Nos programmes fonctionnent mieux que les leurs.»
Selon elle, il faut absolument se défaire de l'idée que la seule voie pour réussir, c'est de passer par l'université. Le manque d'inscriptions dans les formations professionnelles en témoigne. «Les DEP, ça peut raccrocher des tonnes de gens», renchérit Mathilde Gosselin, de Materium.
Et si les 11 jeunes leaders réunis s'entendent pour dire que l'éducation est une priorité, ils sont tout aussi d'accord que ce n'est pas tout d'obtenir un diplôme.
«Bien sûr que je pense que c'est important, les formations universitaires, poursuit Noah Redler. Mais dans les start-up, c'est aussi important d'avoir des gens qui ont de l'expérience, qui savent ce que c'est que de travailler en entreprise.»
«C'est pathétique, notre taux de diplomation ! Nous sommes en neuvième place au Canada. Je n'adhère pas du tout à l'idée que nous avons le meilleur système d'éducation au monde.» - Daphné Mailloux-Rousseau, directrice générale de l'Ancre des jeunes.
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