Deux autres arguments de poids en faveur de la mobilité internationale : « Les ingénieurs font souvent partie d'équipes de travail multiculturelles. Effectuer un stage à l'étranger rend plus souple face au compromis », constate Annick Corbeil, coordonnatrice à la mobilité et aux partenariats internationaux à l'École de technologie supérieure.
David Albertson et Nicolas Pellerin peuvent en témoigner, puisque leur stage leur a permis de s'ouvrir à la diversité. « À Redmond, il n'est pas rare de se sentir en minorité. On côtoie beaucoup d'Indiens et de Chinois, et bon nombre de Japonais et d'Européens », dit David Albertson.
« Au chantier, les employés viennent d'un peu partout en Europe. On doit s'adapter à différentes façons de travailler », ajoute Nicolas Pellerin.
Selon Jean Poirier, conseiller au service de placement de l'Université Laval, ces savoir-faire n'échappent pas aux employeurs.
« Ces étudiants ont démontré de grandes capacités d'initiative et d'adaptation. C'est un plus dans leur CV », assure-t-il.
Se tester hors des frontières
Pourquoi les étudiants québécois en génie sont-ils si peu enclins à élargir leurs horizons ? Trop choyés, peut-être... En effet, les finissants trouvent facilement du travail au Québec ; par conséquent, la pression de se « tester » hors des frontières est moins grande qu'en Europe, estime Allan Doyle.
Il faut ajouter à cela le peu d'importance accordée à la mobilité internationale à l'intérieur des programmes d'études en ingénierie. « On n'en demande pas assez à nos étudiants. Dans nos programmes, il n'y a pas d'exigences précises en faveur de cette mobilité », déplore Dominique Lefebvre, de l'Université de Sherbrooke.