Une des tâches principales de celui qui veut s'enrichir à long terme est la quête incessante des meilleures occasions de placement, quel que soit le contexte dans lequel les marchés évoluent. Mais où donc dénicher ces aubaines géniales ? Cette question nous est régulièrement posée par des lecteurs. Voici quelques pistes.
L'idée de vous donner des outils pour améliorer votre recherche de titres m'est venue après avoir consulté le palmarès des entreprises les plus admirées du magazine Fortune, publié il y a quelques jours. En parcourant la liste, je me suis rapidement dit qu'il serait intéressant de bâtir un portefeuille diversifié avec une partie de ces entreprises exceptionnelles.
Apple (Nasdaq, AAPL), Alphabet (Nasdaq, GOOGL), Amazon.com (Nasdaq, AMZN), Berkshire Hathaway (NY, BRK.B), Walt Disney (NY, DIS), Nike (NY, NKE), FedEx (NY, FDX), Starbucks (NY, SBUX), Southwest Airlines (NY., LUV), General Electric (NY, GE), American Express (NY, AXP) et Costco (Nasdaq, COST), qui composent le top 12, procurent non seulement une participation considérable à l'économie mondiale et à la majorité de ses secteurs, mais elles ont la réputation d'être parmi les mieux gérées du monde. Ce type de listes peut représenter un bon point de départ pour la recherche, mais votre travail est loin d'être terminé. Ces entreprises ont beau être la crème de la crème, il vous faut évaluer leurs perspectives et déterminer si le prix auquel elles se négocient est attrayant.
Les sites financiers comme lesaffaires.com publient des données boursières de base, mais il faut aller plus loin. Un des outils que j'apprécie particulièrement pour me faire une idée des perspectives des entreprises américaines et pour connaître les informations clés portant sur l'évaluation, la rentabilité, le bilan et l'évolution du titre est Valueline. Ce service permet aussi de réaliser une multitude de tris de titres, que vous cherchiez les meilleurs rendements en dividendes, les sociétés les plus rentables, libres de dettes, etc.
L'abonnement à cette base de données commence à 200 $ US par an. Vous pouvez cependant y accéder gratuitement si vous êtes membre du site de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (banq.qc.ca).
La version premium de Morningstar.com donne aussi accès à de la recherche sur environ 2 500 entreprises américaines, européennes, mais aussi canadiennes. À l'instar de Valueline, Morningstar permet de réaliser des tris selon des centaines de critères. Un autre atout de ce site : le fait que la recherche est impartiale. Contrairement aux analystes des firmes de courtage, ceux de Morningstar n'ont aucune contrainte d'affaires liées à leurs recommandations.
Dans le même esprit, les lettres financières peuvent aussi alimenter votre moulin à idées. Au Québec, celle de la firme Cote 100, une des seules sur le marché, formule une recommandation d'achat par mois. Le populaire service américain consacré aux investisseurs individuels, The Motley Fool, publie aussi une lettre financière canadienne, mais celle-ci coûte 299 $ par an. Pour les titres américains, j'aime l'infolettre de Morningstar, dont la version électronique coûte annuellement 135 $ US.
Épiez les meilleurs gestionnaires
Suivre les meilleurs investisseurs de la planète constitue un autre puissant outil dans l'arsenal de recherche de placements de l'investisseur, et en plus, cette stratégie ne coûte rien. Différents sites Web assurent le suivi des transactions des as du placement, dont Gurufocus.com.
J'aime bien aussi regarder ce que les meilleurs gestionnaires de fonds communs au Canada achètent et détiennent dans leur top 10. Cela peut vous être particulièrement utile si vous cherchez des titres à faible capitalisation, dont la recherche est souvent plus limitée que pour les grandes entreprises. Au hasard, j'ai analysé les participations de trois des meilleurs fonds de petites capitalisations du pays. Cela m'a permis de constater que le titre du spécialiste de l'emballage Winpak (Tor., WPK) se retrouvait dans chacun d'eux. Voilà qui mérite analyse.
Il n'est pas approprié de copier les meilleurs gestionnaires à la lettre, car ce faisant, vous risquez de dévier de votre stratégie d'investissement. Cela dit, cette approche peut vous fournir de nouvelles pistes à rechercher.
Suivre les transactions d'initiés
Suivre les transactions réalisées par les dirigeants d'entreprise est une autre source d'information intéressante. Bien qu'elles ne constituent pas une science parfaite, les transactions réalisées par les initiés (pdg, vice-présidents ou administrateurs) peuvent fournir des indices sur l'attrait d'un titre. Lesaffaires.com publie chaque semaine une rubrique sur les transactions d'initiés canadiens.
Par exemple, nous indiquions la semaine dernière que trois administrateurs de la Banque Nationale (Tor., NA) avaient acheté des actions à la suite du récent recul de 10 % du titre. Autre signal intéressant dans le monde bancaire : le pdg du géant financier américain J.P. Morgan Chase (NY, JPM), Jamie Dimon, a allongé 26 M$ US pour acheter des actions de l'institution qu'il dirige. M. Dimon étant un des financiers les plus influents du monde, cet important investissement porte à croire qu'il juge exagérée la baisse de 20 % du titre depuis le début de 2016.
Je suis aussi quotidiennement les nouveaux hauts et les nouveaux bas en 52 semaines à la Bourse de Toronto. Cela me permet de voir les titres qui gagnent en faveur et ceux qui sont boudés. Parfois, l'arrivée d'un nouveau nom sur cette liste me lance sur une piste.
De nouvelles idées peuvent également surgir après la lecture du portrait d'une entreprise, d'un rapport annuel ou de résultats financiers. Je suis aussi à l'affût d'idées dans la vie de tous les jours, lorsque je visite une chaîne de magasins, m'intéresse à un nouveau produit ou que je suis forcé d'en acheter un, comme l'appareil pour contrôler l'apnée du sommeil de la firme Resmed (NY, RMD). Dans ce dernier cas, je me suis donné pour devoir de l'analyser, car le modèle d'entreprise semble intéressant. L'apnée du sommeil est un phénomène qui touche une partie croissante de la population, les appareils sont souvent payés par les assureurs et l'utilisateur est contraint d'acheter régulièrement des filtres et autres produits consommables coûteux. Bref, soyez toujours à l'affût, votre prochaine idée pourrait valoir cher.
Suivez Yannick Clérouin sur Twitter @Clerouin_Inc