Discrètement, loin des paillettes d’Hollywood, des plages de Miami Beach et autres distractions qu’offrent les villes ayant une équipe de la NBA, cette équipe s’est minutieusement préparée depuis plusieurs années à recevoir les plus grands honneurs. (Photo: 123RF).
EXPERT INVITÉ. C’est Adrien, notre spécialiste en analyse d’affaires, qui m’a partagé un tableau fort éloquent relativement à l’équipe de basketball des Nuggets de Denver, grande lauréate de la saison NBA qui vient de se conclure.
Spécialiste des chiffres, j’aime beaucoup sa vision qui lui permet de bien souvent voir ce que peu voient grâce à sa passion des chiffres, du détail et du sport.
D’un côté y était inscrit le nom de chacun des joueurs de l’équipe et de l’autre, leur rang de sélection lors de leur année d’éligibilité au repêchage. Le constat ne pouvait être plus clair. Les Nuggets étaient tout sauf le portrait d’une équipe «boostée» de joueurs étoiles au potentiel exceptionnel, mais bien une équipe de «chats de ruelle» négligée.
En effet, sur 16 joueurs, quatre d’entre eux n’ont tout simplement pas été repêchés, six l’ont été lors de la deuxième ronde et le joueur ayant été repêché au plus haut rang, Aaron Gordon, l’a été il y a 9 ans lors de la «Draft» 2014 ayant depuis, une carrière en dents de scie.
Outre l’inarrêtable centre vedette Nikola Jokic, repêché 41e (vous avez bien lu!) en 2014 également, le portrait de cette équipe, du moins sur papier, n’avait rien pour faire soulever les foules. Et pourtant, après avoir terminée au premier rang de leur conférence, lors des séries éliminatoires, ils ont terrassé des équipes comptant parmi leur rang les plus grandes vedettes du sport telles Lebron James ou Kevin Durant.
Discrètement, loin des paillettes d’Hollywood, des plages de Miami Beach et autres distractions qu’offrent les villes ayant une équipe de la NBA, cette équipe s’est minutieusement préparée depuis plusieurs années à recevoir les plus grands honneurs.
Sans tambour ni trompette, cette équipe longtemps négligée par le manque de «wow» que les fans, médias et réseaux sociaux raffolent à démontrée que la complémentarité, la cohésion et l’objectif commun supplantent les flashs éphémères des projecteurs.
Ce sont les exploits de Michael Jordan, athlète plus grand que nature, combinés aux premiers contrats faramineux des droits de télédiffusion qui ont transformé le sport professionnel en «big business». Tristement depuis, la fierté de la victoire a souvent été remplacée par l’importance de la rentabilité. Embaucher des vedettes, accumuler les likes et vendre des maillots est devenue presque plus importants que de remporter un championnat.
Les négligés, eux, n’ont pas ce luxe. Pour réussir, ils doivent retourner aux sources et miser sur l’éthique de travail plutôt que sur le talent brut. C’est exactement avec cette philosophie que les Nuggets ont remporté le championnat pour la première fois.
L’histoire du sport nous a souvent prouvé que ce ne sont pas toujours les plus grands ou les plus puissants qui gagnent, mais bien ceux qui travaillent ensemble avec un objectif commun, ceux pour qui le combat n’est pas un travail comme un autre, mais plutôt une cause qu’ils ont à cœur.
Rappelons-nous de la victoire de l’équipe de Hockey américaine contre l’Union soviétique lors des JO de Lake Placid, de l’hallucinante saison de Jeremy Lin avec les Knicks de New York ou de la victoire totalement inattendue des Grecs à l’euro 2004.
En affaires tout comme dans le sport, les négligés sont de dangereux compétiteurs à ne jamais perdre de vue. Quand plusieurs se fient uniquement sur leur talent et leur propre performance, le négligé, lui, comprend l’importance de l’éthique de travail, d’en faire plus et surtout de faire ce que les autres ne veulent pas faire.
Finalement, être négligé est parfois la meilleure chose qu’il puisse nous arriver. Plutôt qu’être le grand favori qui doit tout gagner sous risque de tout perdre, on se retrouve à être celui qui a tout à gagner et rien à perdre!