(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Le célèbre couturier Gucci disait, avec raison, qu’on se rappelle beaucoup plus longtemps la qualité que du prix. En effet, le Larousse définit la qualité comme étant «chacun des aspects positifs de quelque chose qui font qu’il correspond au mieux à ce qu’on en attend.» En d’autres mots, nous définissons généralement la qualité par ce qui surpasse agréablement nos attentes.
Que ce soit la qualité d’un tissu, le goût d’une recette ou la solidité d’une construction, la qualité nous fait vivre une expérience unique et différente.
Contrairement à l’obsession de la croissance à tout prix que nous impose bien souvent le modèle économique actuel, la qualité exige une recette à l’opposé des tendances, un effort particulier. Pour créer de la qualité, il faut du temps, de la passion, de la persévérance, le tout jumelés à un savoir-faire appris au fil d’expériences de toutes sortes.
Guccio Gucci avait bel et bien raison. On se souvient beaucoup plus longtemps de cette superbe table à manger fabriquée à la main par un ébéniste, dont la profession est fièrement léguée de génération en génération, que de la table produite en millions d’exemplaires dans une usine d’Asie, qui ne fait que passer le temps d’un instant dans notre vie. Il suffit d’y penser afin que plusieurs autres exemples de la sorte nous le fassent réaliser.
Pour ma part, en me lançant en affaires, je voyais la qualité comme une manière unique de me différencier de la concurrence. En misant sur celle-ci, j’étais convaincu d’avoir une chance de plus de réussir. Je me souviens comme si c’était hier de cet appel de décembre 2009 qui a changé ma vie à tout jamais.
Après plusieurs mois de recherche et développement, j’avais finalement obtenu la recette parfaite pour Pur Vodka et j’avais décidé de m’inscrire à l’une des plus importantes compétitions de vodka au monde, le World Vodka Masters. Face aux difficultés que j’avais de percer le marché, je devais absolument trouver une manière de faire connaître mon produit. Avec plus de 6000 différentes vodkas déjà produites aux quatre coins de la planète, j’étais un poisson rouge en plein milieu de l’océan.
Dieu merci, dès le début de mon projet, j’avais décidé de miser sur la qualité. La qualité de la bouteille, de l’étiquette, du bouchon, du liquide, mais surtout sur la qualité des personnes dont je voulais m’entourer.
L’une de ces personnes était Laurence Lamboley, la maître de chai de la Cidrerie Michel Jodoin, véritable fleuron de l’industrie. J’avais tenté ma chance en contactant Michel Jodoin afin de lui faire part de mon projet de développer une vodka et immédiatement, il fut intrigué par le défi qui se présentait devant lui. Certes, j’avais l’idée, mais en toute franchise, j’ignorais absolument tout des méthodes de production de la vodka… et de tout autre produit aussi d’ailleurs.
C’est quelques jours plus tard, lors d’une première session de développement, que j’ai rencontré pour la première fois Laurence. Chevelure teinte en rose, sarrau blanc, bottes de caoutchouc, souriante, passionnée et surtout extrêmement qualifiée, une véritable professeure Tournesol des temps modernes. Il a suffi de quelques semaines afin qu’elle nous fasse déguster un échantillon, qui aux yeux de Michel, Karo (ma femme) et moi-même était tout simplement parfait.
L’histoire a fait en sorte que c’est avec cette recette que je me suis inscrit à la compétition, et c’est surtout grâce à cette recette que lors de cet appel de décembre, on m’a annoncé que nous venions tout juste de remporter notre premier titre de meilleure vodka au monde, marquant à tout jamais ma vie.
Au fil des années, notre collaboration avec la Cidrerie nous a permis de travailler avec Laurence, Michel et toute l’équipe sur une dizaine de produits connaissant tous, sans exception, de superbes succès. Sans ce souci du détail, cette approche méticuleuse, cette obsession d’obtenir le résultat parfait, jamais mon entreprise n’aurait pu connaître autant de succès.
Aujourd’hui, Laurence part à la retraite, une nouvelle aventure entièrement méritée après tant d’années de dévouement. L’annonce de son départ m’a rappelé de superbes souvenirs, mais m’a surtout fait réaliser à quel point j’ai eu de la chance, tout au long de mon parcours, de collaborer avec une femme d’exception comme elle.
Merci Laurence d’avoir cru en moi, en mes idées folles et surtout d’avoir mis autant d’accent sur l’importance de la qualité.
Bonne retraite Laurence!
