Photo: Bloomberg
Si vous observez les fluctuations des titres régulièrement, vous aurez remarqué leur ampleur significative par rapport à l'évolution de la valeur des entreprises sous-jacentes. Pour obtenir une idée rapide, il suffit d'accéder aux sites financiers fournissant des données sur les titres boursiers. Vous y retrouverez le creux et le sommet du prix atteint lors des 52 dernières semaines. Les variations nous fascinent, en ce sens qu'elles surpassent presque tout le temps l'écart de la valeur estimée sur un an.
Prenez par exemple le titre de la Banque Royale (Tor., RY). Son creux et son sommet des 52 dernières semaines sont d'environ 71,50$ et 84$ respectivement. Comme la Royale génère un rendement de l'avoir de 19% et qu'elle distribue près de la moitié de ses bénéfices en dividendes, la progression devrait osciller autour de 10%. Pourtant, le titre a varié de 13$ entre son creux et son sommet. Calculée sur un prix moyen de 77,50$, cette variation correspond à un taux de 16%. Par conséquent, plutôt que d'acheter à long terme, on peut développer le réflexe de vouloir tirer profit de ces variations. Pourquoi se contenter de 10% par an quand on pourrait en théorie avoir plus, et ce, avec le même titre?
Nous avons délibérément utilisé un exemple avec un titre peu volatile. L'exemple de BlackBerry (Tor., BB) s'avère plus pertinent, puisqu'au moment d'écrire ces lignes, l'action de la société de Waterloo, en Ontario, n'a pas beaucoup progressé sur un an. Toutefois, la variation, calculée de la même façon que pour notre premier exemple, atteint 57%. Avec un peu de chance, un investisseur aurait pu rafler le titre à 7$, et le revendre à 12,60$, empochant un gain de 80%. Cet exercice démontre l'importance des fluctuations à la Bourse, et pourrait aisément nous amener à conclure qu'on peut dégager des profits surpassant nettement l'évolution de la valeur d'entreprise. Il s'agit toutefois d'un jeu dangereux, menant facilement à la spéculation.
Gros bon sens ou ancrage?