Pénurie de main-d'oeuvre: nos devoirs à l'égard de la jeune génération

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Mars 2019

Pénurie de main-d'oeuvre: nos devoirs à l'égard de la jeune génération

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Mars 2019

[Photo: 123RF]

Un texte de Pierre Beaudoin (président du conseil d'administration, Bombardier Inc. et Robotique FIRST Québec) et de Rose Lyndsay Daudier (directrice générale, Fusion Jeunesse et Robotique FIRST Québec).

COURRIER DES LECTEURS — Les craintes de nos entreprises à l'égard du manque de main-d'oeuvre qualifiée sont fréquentes. Si justifiées soient-elles, ces craintes occultent cependant une réalité dont on parle moins : la responsabilité de ces mêmes entreprises dans le cheminement de la jeune génération vers le marché du travail.

Car on ne doit pas s'y tromper : dans le contexte d'une économie en croissance, la pénurie de main-d'oeuvre est un problème réel, notamment dans le secteur manufacturier hautement technologique. L'industrie aérospatiale compte plus de 40 000 emplois directs au Québec et pour l'année 2019, plus de 4 700 postes seront à pourvoir dans cette industrie. Par ailleurs, 51 % des entreprises indiquent que leurs difficultés de recrutement sont liées au manque de candidats disponibles.

Une meilleure adéquation de la formation de la main-d'oeuvre avec les besoins de l'industrie aéronautique est probablement une des solutions les plus efficaces pour combler la pénurie actuelle. Mais comment donner envie aux jeunes Québécois et Québécoises de s'intéresser à ces formations ? Comment les inspirer, les convaincre qu'ils peuvent eux aussi contribuer au progrès technologique, devenir des acteurs de changement et en tirer une immense satisfaction ? Nous croyons qu'une bonne partie de la réponse à ces questions relève de la responsabilité des entreprises elles-mêmes à susciter cet intérêt auprès des prochaines générations.

Toute grande entreprise canadienne ou québécoise socialement responsable devrait aujourd'hui avoir un programme de soutien à la relève. C'est ce que fait Bombardier, avec le soutien de son bras philanthropique, la Fondation J. Armand Bombardier, en investissant temps et savoir-faire auprès des jeunes.

Le Musée de l'ingéniosité célèbre l'héritage de l'inventeur de la motoneige et cherche à inspirer les jeunes générations. Le Centre culturel Yvonne L. Bombardier donne accès à des ressources en arts visuels à tous. Plus près de nous, Bombardier affiche l'un des programmes de stages les plus développés de l'industrie. De plus, elle soutient depuis ses débuts, en 2010, l'organisme Robotique FIRST Québec et son Festival de robotique dont la huitième édition s'est tenue les 1er et 2 mars dernier au Stade olympique. Une centaine d'employés bénévoles de l'entreprise y partagent chaque année leur passion pour la science avec plus de 3 000 jeunes participants à cette grande fête de la robotique.

Cette initiative de Robotique FIRST Québec, en partenariat avec Fusion Jeunesse, un organisme sans but lucratif qui encourage la prochaine génération d'innovateurs à persévérer dans leurs études, vise à lutter contre le décrochage scolaire par l'initiation à la robotique et à la technologie. Et l'initiative porte ses fruits : plus de 88 % des participants à FIRST se disent plus motivés à réussir à l'école et 92 % souhaitent plus fréquenter un collège.

Le modèle de Fusion Jeunesse et de Robotique FIRST s'appuie sur le développement de programmes pédagogiques uniques, en collaboration avec les écoles et les commissions scolaires et la participation de centaines de mentors (étudiants universitaires, travailleurs de l'industrie, professeurs, etc.). Les jeunes ont besoin de modèles. C'est justement pour tenir ce rôle que les employés de Bombardier offrent chaque année temps et passion à ces milliers de jeunes.

Les événements comme le Festival de robotique sont des leviers formidables pour susciter des vocations. Ils stimulent l'esprit de compétition et la collaboration... des réalités du monde du travail qu'il est important de développer. Surtout, ils stimulent le goût pour l'apprentissage et le jeu, goûts qui, une fois appliqués au monde de travail, font d'un simple emploi une véritable passion.

Des études montrent l'importance de l'association avec des pairs pour lutter contre le décrochage scolaire, et l'émulation ressentie lors de la compétition de robotique FIRST en est l'incarnation. Parmi les valeurs mises en avant pour la compétition : l'entraide.

L'engagement des grandes entreprises d'ici auprès de la relève est essentiel. Il est de leur responsabilité de partager leur savoir-faire avec les plus jeunes et de leur donner les outils pour développer leurs passions.

Il est irréaliste de laisser l'intégralité de cette responsabilité aux pouvoirs publics et aux organismes à but non lucratif. On le voit aujourd'hui : la pénurie de main-d'oeuvre touche tout le monde et la mise en place d'actions pour la persévérance scolaire est une responsabilité collective.

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