Le rappeur Snoop Dogg et un hologramme du défunt Tupac Shakur se produisent sur scène lors du festival Coachella en 2012. (Photo: Getty Images)
EXPERT INVITÉ. Vous avez peut-être récemment vu ABBA en concert où vous réjouissez d’assister au prochain spectacle de Pink Floyd? Si cette question vous paraît fantaisiste, elle ne l’est pourtant pas du tout. Grâce au développement des hologrammes, tout ceci est aujourd’hui possible. Cependant ce n’est bien évidemment pas la seule fonction d’un monde virtuel qui n’utilise pas des lunettes futuristes. Synthèse et analyse.
Les faits
Il y a 13 ans de cela, lors du concert de Coachella est apparu sur scène un chanteur de rap américain tué par balle il y a 28 ans de cela : Tupac Shakur.
Il y avait quelque chose d’authentique et de viscéral dans la projection de Tupac à laquelle les participants de Coachella ont assisté. L’artiste musical est mort à l’âge de 25 ans, trois ans avant les débuts de Coachella en 1999.
La technique utilisée il y a 13 ans est appelée «Pepper’s Ghost», du nom du scientifique britannique du XIXe siècle John Henry Pepper, qui a adapté la méthode en 1862. Ce tour de théâtre consiste à projeter une image sur un morceau de verre incliné, qui est réfléchi sur la scène, donnant ainsi au public l’illusion d’une présence fantomatique.
Trois cents ans avant Pepper, le scientifique italien du XVIe siècle Giambattista della Porta a été le premier à conceptualiser l’illusion. Dans son ouvrage Magia Naturalis (Magie naturelle) publié en 1558, Porta décrit ce qui allait devenir la technique du fantôme de Pepper dans un chapitre intitulé «Comment nous pouvons voir dans une chambre des choses qui n’y sont pas» («How we may see in a Chamber things that are not.»).
Dans une interview avec Nick Smith, président d’AV Concepts, la société de San Diego qui a projeté et mis en scène l’image, il a été révélé que la création de cet hologramme étonnamment détaillé aurait pu coûter de 100 000 à plus de 400 000 dollars.
Cependant ceci n’est qu’une application des hologrammes qui se sont bien développés depuis le festival de Coachella. Immersion dans un monde pas si virtuel que ça.
Comment fonctionnent les hologrammes?
Les hologrammes sont des images en trois dimensions produites en appliquant les principes de l’holographie au processus de création. Contrairement aux images bidimensionnelles plus conventionnelles, les hologrammes ont de la profondeur et donnent l’impression d’être des objets réels qui planent dans l’espace. Ils peuvent être vus sous différents angles, ce qui donne à l’observateur une impression de profondeur et de perspective, et contribue à la perception de réalisme.
L’holographie est une technique qui permet de capturer et de reproduire le schéma d’interférence des ondes lumineuses réfléchies par un objet. Ce schéma peut être unique pour chaque objet. Des lasers sont utilisés pour réaliser un enregistrement optique de l’objet, qui est ensuite reconstruit en utilisant une lumière cohérente pour produire l’image holographique.
Ce processus est appelé «holographie». L’hologramme ainsi produit peut être observé sans l’utilisation de lunettes spécialisées ou d’autres appareils supplémentaires.
Il existe plusieurs catégories distinctes d’hologrammes, les plus courantes étant les hologrammes par transmission, les hologrammes par réflexion et les hologrammes hybrides. Les hologrammes par transmission se laissent traverser par la lumière, ce qui permet de créer une image virtuelle en trois dimensions qui donne l’impression de flotter dans l’espace.
Les hologrammes qui réfléchissent la lumière produisent une image qui apparaît devant ou derrière la surface de l’hologramme. Ce type d’hologramme est connu sous le nom d’hologramme à réflexion. Les hologrammes considérés comme hybrides intègrent des aspects des processus holographiques de transmission et de réflexion.