Lors d’une réunion entre amis la fin de semaine passée, nous avons commencé à discuter d’une situation difficile que vivait une de nos copines. Sa mère, décédée en novembre dernier, a laissé un testament très peu clair et des désaccords entre les héritiers ont inévitablement surgi.
Un testament mal rédigé, c’est-à-dire un testament duquel le contenu ne peut pas être interprété clairement ou qui est lacunaire, engendre souvent des problèmes au sein de la famille survivante, que ce soit de la méfiance ou des désaccords irréparables, par exemple.
La conversation de ce weekend avec mes amies m’a fait revivre une expérience que j’ai vécue il y a environ 20 ans. Malgré toutes ces années passées, je parle encore à mes collègues, mes amis et ma famille de cette histoire, l’histoire de Josée, puisqu’elle est toujours aussi pertinente pour illustrer les conséquences engendrées par un testament mal rédigé.
Josée, je la connaissais personnellement. C’était une amie d’enfance. Alors qu’elle rayonnait dans sa nouvelle carrière dans le domaine des finances, elle a reçu un diagnostic de cancer à l’âge de 28 ans. Il ne lui restait que 12 à 15 mois à vivre, selon son oncologue.
Josée était une personne très organisée, elle a donc décidé de faire faire son testament. J’étais soulagée de savoir que Josée se sentait prête à affronter sa propre mort et à s’assurer que ses biens soient répartis selon ses désirs. Mais je n’ai jamais demandé à Josée quel genre de testament elle avait fait. Était-elle allée voir un professionnel pour recevoir des conseils? Avait-elle opté pour un autre type de testament? Je l’ignorais.
À peine 13 mois après son diagnostic, Josée est décédée. Elle laissa un testament devant témoins.
Ce genre de testament peut être rédigé par un avocat, mais il peut aussi être rédigé par vous-même. Vous pouvez en effet suivre un format modèle disponible sur Internet.
C’est cette voie qu’avait suivie Josée. Il est plutôt dangereux de faire des erreurs lorsqu’on opte pour cette option. En effet, il peut s’agir d’erreurs de format par exemple, qui pourraient entrainer des ambiguïtés. D’autres erreurs, comme celle qu’a commise mon amie Josée, peuvent avoir des conséquences plus graves comme rendre le testament invalide. Il peut parfois être difficile d’exprimer correctement ses dernières volontés.
Pour sa part, Josée avait oublié de compléter le document dans son entièreté. En effet, elle n’avait pas complété la dernière section du document, c’est-à-dire la partie où les directives pour le legs du reliquat de la succession sont détaillées. Cette partie a donc été déclarée non valide, et les règles relatives au décès ab intestat se sont appliquées.
Josée est décédée célibataire, sans enfant, sans père, ni frère et sœur. Sa mère était toujours vivante, mais cela faisait près de 10 ans qu’elles n’étaient plus en contact. Elles avaient auparavant une relation très difficile.
Devant une telle situation et selon les règles du décès ab intestat, c’est la mère de Josée qui a hérité du reliquat de la succession, soit une somme d’environ 100 000 dollars. Josée n’aurait certainement pas voulu que sa mère ait accès à un seul dollar de sa succession. Mais malheureusement, malgré ses efforts pour faire son testament avant son décès, ses volontés n’ont pas été respectées en entier à cause d’une bête erreur.
Ce sont donc les leçons tirées de cette expérience que je partage souvent. Ce n’est pas pour rien que je suggère souvent de passer par des professionnels pour faire faire votre testament. Les conseils judicieux qu’ils ont à vous offrir permettent d’éviter des dénouements indésirables, que l’on n’imaginait même pas possibles.
