Situé aux Cours Mont-Royal, ce magasin passera de 19 000 à 33 000 pi2, en occupant notamment tout l'espace laissé vacant cet hiver par le départ du Club Monaco, déménagé rue Sainte-Catherine. L'agrandissement devrait être terminé pour l'automne.
Des victimes à Montréal ?
Les investissements de Harry Rosen à Montréal ne seront pas perdus, puisque Holt Renfrew pense profiter de l'ouverture de son nouveau magasin, angle de la Montagne et Sainte-Catherine Ouest, pour se mettre, comme à Toronto, à courtiser la même clientèle masculine.
Une stratégie qui, selon Terry Henderson, président pour le Québec de J.C. Williams Group, un consultant en commerce de détail, risque - à Montréal du moins - de faire mal à Harry Rosen.
«Pensez-y, dit-il. Quel magasin les hockeyeurs, avocats ou amateurs de Formule 1 (des gens prêts à dépenser 75 000 $ en une seule visite) se font-ils conseiller à Montréal ? Aujourd'hui, c'est Harry Rosen. Mais à partir de 2017, Holt Renfrew Men pourrait aussi s'ajouter aux recommandations. Inévitablement, la nouveauté de Holt saura séduire quelques-uns de ses clients.»
Actuellement, la section pour hommes d'Ogilvy se trouve loin de l'entrée principale, au quatrième étage du magasin que Holt Renfrew s'apprête à aménager. Il s'agit de l'avant-dernier étage, à mille lieues du luxe offert dans sa boutique pour hommes à Toronto.
Est-ce que Holt Renfrew entend garder sa section pour hommes telle quelle à Montréal, ou compte-t-elle bâtir un magasin pour hommes à part entière, à l'image de celui de la Ville reine ? Le président Derbyshire évite délibérément de répondre, visiblement soucieux de garder toutes ses options ouvertes. «À mesure que les travaux de construction avanceront, je peux vous assurer que vous constaterez une attention grandissante et délibérée à l'égard de l'homme montréalais.»
En raison de la grande superficie du magasin de Montréal, Mark Derbyshire estime qu'il peut se faire de grandes choses. «Nous tirons beaucoup d'enseignements de notre magasin pour hommes de Toronto. Mais ce n'est qu'une inspiration ; le magasin de Montréal sera différent.» Il dit viser tant le féru de vêtements d'avant-garde que l'habitué d'Ogilvy, amateur de mode plus classique.
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