Moderniser l'image d'une marque connue à Québec depuis 1977 dans l'alimentation et faire évoluer l'entreprise vers un concept nouveau à déployer à l'échelle de la province : voilà les défis que se donne le cofondateur de Souris Mini, Michel Bellavance, qui s'est associé aux enfants de la famille Nourcy, Myriam et Nicolas. Laissant derrière ses activités en épicerie fine, Nourcy reste traiteur, pâtissier et chocolatier, tout en prenant le virage de la bistronomie rapide et du prêt-à-manger.
«On commence par établir nos fondations à Québec, mais on prévoit une expansion hors de la région. Il y a une occasion de grandir, je suis un développeur et le volume aidera à diminuer les frais fixes», dit M. Bellavance, qui est chargé de la stratégie marketing, de l'expérience client et de l'expansion, des fonctions qu'il a remplies chez Souris Mini pendant une vingtaine d'années.
«Les gens vont chez McDonald parce que c'est facile et rapide. Nous, on veut combiner la rapidité, la facilité et la qualité», précise Nicolas Nourcy, responsable des produits.
En 20 minutes, les clients pourront regarder le menu, commander, manger et payer. Mais chez Nourcy, pas d'emballages en styromousse, de frites ou de burgers ; plutôt des tartares ou de la bavette marinée, servis dans de vraies assiettes. À manger sur place ou à apporter en boîte à lunch, il en coûte de 17 à 18 $ pour le trio avec soupe et café, ou environ 13 $ pour un plat principal.
«Il y a un filon à exploiter dans la bouffe-santé rapide. La seule option santé en ce moment dans ce créneau, c'est Subway», précise M. Nourcy, qui voit dans cette alliance entre gastronomie, cuisine bistro et restauration rapide la réponse aux besoins d'aujourd'hui.
«Nourcy fait une bonne lecture en jouant sur plusieurs tendances, analyse le conseiller en restauration Christian Latour, président de Groupe Sherpa et enseignant au Collège Mérici. La tendance est à la vitesse et à l'avancée du haut de gamme dans le secteur de la restauration sans service. Le milieu de gamme, lui, en arrache terriblement, tandis que le comptoir "pour emporter" prend une grande importance. Ma seule interrogation concerne les prix.»
Les prix, disent les associés de Nourcy, sont comparables aux menus du midi des restaurants de catégorie intermédiaire, rapidité en prime. Pour Christian Latour, la popularité du concept dépendra en bonne partie des emplacements choisis ; il faut que les prix correspondent à ce qu'une clientèle donnée peut payer. Pour la succursale qui s'ajoute à celle de la Place Sainte-Foy, Nourcy a choisi Lebourgneuf, un quartier d'affaires qui compte un bassin de 5 000 travailleurs.
«On veut aussi aller en région, plus tard. Il y a moins de concurrence. Toutes les semaines, déjà, des gens nous appellent pour avoir un Nourcy dans leur immeuble», dit M. Bellavance.
Avant d'ouvrir d'autres comptoirs-traiteur, il faudra toutefois peaufiner le nouveau concept en restant à l'écoute des clients. Nourcy s'est alliée à LG2 pour rénover son image, la présentation de ses produits, et même le design intérieur ; épuré, ouvert, avec tables en bois naturel.
Pour diversifier les sources de revenus de l'entreprise et solidifier la marque, Nourcy fera son entrée dans une grande chaîne d'épicerie en mai, à l'échelle de la province, avec ses éclairs de différentes saveurs. Une offre inexistante dans les pâtisseries congelées.