Entrevue n°229: Louis Gagnon, chef du développement des produits et du marketing, Audible, une société d'Amazon


Édition du 06 Décembre 2014

Entrevue n°229: Louis Gagnon, chef du développement des produits et du marketing, Audible, une société d'Amazon


Édition du 06 Décembre 2014

Par Diane Bérard
D. B. - Selon vous, lancer une startup est un marathon, pas un sprint. N'est-ce pas contraire à l'image que projettent les accélérateurs d'entreprises ?

L. G. - On se lance généralement en affaires pour régler un problème important. Or, régler un problème est toujours plus compliqué et plus long que ce qu'on avait prévu. C'est peut-être un peu différent dans l'univers du logiciel et des applications. On a réussi à en réduire le temps de développement et le coût. Toutefois, cela ne signifie pas qu'on règle les problèmes des utilisateurs plus rapidement. Peut-être que pour ce type d'entreprises, on peut parler de demi-marathon au lieu de marathon. Mais certainement pas de sprint.

D. B. - Vous avez récemment rappelé à un groupe d'entrepreneurs que «les fondateurs ne sont jamais égaux». C'est un constat délicat...

L. G. - Vous avez raison. Il faut beaucoup de maturité pour admettre que nous ne sommes pas toujours aussi utiles à l'entreprise que notre associé. C'est une question d'habiletés et de cycle de développement de l'entreprise. Parfois nous sommes à l'avant-scène, parfois c'est notre associé. Il est essentiel de comprendre et d'accepter cette dynamique. Je l'ai vécu. Au moment de la vente d'une de mes sociétés, l'acheteur m'a fait comprendre qu'il souhaitait que je me présente seul devant son CA. Il estimait que mon expertise de gestionnaire était plus pertinente pour faciliter la transaction. Mon associé a certainement trouvé cette demande difficile. Mais je suis conscient du fait que si la présentation s'était déroulée devant le chef de la technologie au lieu du CA, mon associé aurait été à l'avant-scène à ma place.

D. B. - Qu'avez-vous appris de votre relation avec les capital-risqueurs ?

L. G. - En tant qu'entrepreneur, il faut bien évaluer votre rôle dans le portefeuille du capital-risqueur. Il investit probablement dans des dizaines de sociétés. Quel sera le poids de votre entreprise dans le fonds ? Le capital-risqueur répartit son temps en fonction du potentiel de réussite de chacun de ses investissements. Prenez le temps d'évaluer la composition du portefeuille d'un investisseur avant de vous engager avec lui. Contre qui serez-vous en concurrence pour son attention ? Donnez-vous aussi la peine de comprendre la stratégie du fonds. Pourquoi estime-t-il que votre entreprise est un bon investissement ? Plus vous posez de questions, plus vous gagnez en crédibilité. Et surtout, ayez un plan B et C. Et faites-le sentir à votre investisseur.

D. B. - Sur quel projet planchez-vous pour les prochains mois ?

L. G. - Nous lançons un livre sur Kindle qui permettra aux Japonais d'apprendre l'anglais. Grâce à ce produit, nous abordons un nouveau marché, celui de l'éducation. Ce concept pourra être déployé dans plusieurs pays et dans plusieurs langues. Ce projet me ramène à mon désir de changer le monde. Maîtriser une nouvelle langue est un ascenseur social. Cela vous permet d'améliorer votre sort.

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