Maggy-Nadine Lamarche de Béké-Bobo
Au Québec, un enfant sur cinq possèderait son ourson Béké-Bobo. Une estimation de la créatrice du produit, Maggy-Nadyne Lamarche, basée sur le nombre de produits vendus dans la province. Elle compte maintenant répéter ce succès chez les cousins français.
Dès cet automne, les oursons qui agissent comme compresses thérapeutiques afin de soulager les maux de tête, de dent, d’oreilles et de ventre des enfants de 0 à 6 ans, vont débarquer dans les boutiques et pharmacies de l’Hexagone. « C’est un marché que je prépare depuis au moins deux ans », indique l’entrepreneure Maggy-Nadine Lamarche.
Cette ingénieure de formation a pris tout son temps pour s’assurer que son petit compagnon rempli d’un mélange breveté de céréales sèches –tout aussi efficace en mode froid qu’en mode chaleur-, soit conforme aux règles de l’Union européenne.
Elle a obtenu le marquage CE, indiquant la conformité du produit, au printemps dernier. « Je suis également allée trois fois en France pour collecter de l’information sur les stratégies et structures de ventes en vue de toucher la clientèle en puériculture dans ce pays », dit-elle.
« Une très bonne initiative de sa part », signale l’expert-consultant en exportation et président de Solimpex, Christian Sivière. Quand une entreprise décide d’exporter, il est sage d’étudier toutes les options. Et surtout, poursuit-il, cette patience permet de ne pas favoriser le premier distributeur venu.
Près d’une dizaine d’agents et distributeurs français ont contacté la femme d’affaires de Saint-Amable pour distribuer l’ourson ainsi que la vingtaine de produits de l’entreprise Béké-Bobo (tabliers, bavettes, gant de toilette, etc.) qui s’adressent aux enfants de 0 à 6 ans.
La plupart de ces contacts ont été établis à la suite de missions commerciales organisées par la Fondation de l’entrepreneurship Réseau M et du prix «Exportez-vous» qu’a remporté l’entrepreneure en mai dernier. Ce concours était organisé par la société française Classe Export, lors d’un salon dédié à l’exportation, qui se déroule à Montréal depuis deux ans.
Parmi les agences intéressées, on retrouve notamment la GMG Santé (le Groupe Marketing Global Santé), qui regroupe des agents commerciaux chargés de former les pharmaciens à l’aide du web. « Cette agence prévoit, pour nos oursons, un taux de pénétration dans plus du quart des 23 000 pharmacies françaises au cours des 18 premiers mois de mise en marché. Cela représenterait pour Béké-Bobo une augmentation des ventes de 500% en termes d’unités vendues », souligne Mme Lamarche.
Pour le moment, la PME produit plus de 25 000 oursons par année vendus dans près de 2000 points de vente dans l’Est du Canada. L’entreprise emploie 5 personnes à temps plein et une équipe d’une douzaine de couturières payées à la pièce. Pour assurer l’augmentation de la demande provenant de la clientèle française, l’entrepreneure s’est associée à un atelier de production en Montérégie.
L’exportation des oursons en France permettra à Béké-Bobo de franchir le cap du million de dollars de revenus pour la première fois dès 2017, soit le double du chiffre d’affaires actuel. Un beau cadeau pour les 18 ans de création de l’ourson.
À ce propos, pourquoi avoir attendu si longtemps pour exporter ? « J’ai créé ce produit pour venir en aide à l’une de mes filles née avec des problèmes digestifs. J’ai d’abord été une maman à temps plein de quatre enfants qui est devenue entrepreneure… Je n’ai d’ailleurs jamais exercé mon métier d’ingénieure», conclut-elle.