[Photo: courtoisie]
La firme Neptune Solutions Bien-Être obtient l’une des rares licences de transformation du cannabis octroyées au Québec par Santé Canada.
Ce document officiel permet maintenant à l’entreprise spécialisée dans l’extraction d’huile d’offrir ses services à des cultivateurs de cannabis comme Canopy Growth.
Son usine basée à Sherbrooke traitera les fleurs et les trimes de cannabis pour en retirer l’huile brute ou certaines molécules désirées, comme le THC ou le CBD.
Selon le type d’effet recherché, des assemblages respectueux des spécificités émises par Santé Canada pourront être créés à partir de ce laboratoire.
C’est en avril 2017 que l’entreprise a entamé les démarches pour s'attaquer au secteur du cannabis.
En tout, elle a investi près de 12,5 millions de dollars pour que son usine de Sherbrooke où elle extrayait auparavant des produits naturels marins à partir de krills puisse se conformer aux exigences gouvernementales.
Neptune, qui avait déjà développé un savoir-faire en matière de contrôle de qualité et de production de produits naturels, a dû, dans un premier temps, sécuriser le périmètre de son laboratoire.
« C’est la même bâtisse, mais avec énormément d’éléments de sécurité supplémentaires pour répondre aux exigences de Santé Canada », résume Michel Timperio, le président de la division Cannabis de Neptune.
L’usine de 50 000 pi2 a ensuite été adaptée pour augmenter sa capacité de production en modifiant ses installations déjà existantes, et en installant de nouveaux équipements pour utiliser une méthode d’extraction à base de CO2.
Cette deuxième phase, qui se terminera d’ici mars 2019, devrait permettre à l’entreprise de traiter annuellement 200 000 kg de cannabis séché.
Dans la prochaine, l’entreprise souhaite ammené sa capacité de traitement à six mille tonnes. Cette troisième phase devrait commencer d’ici la fin de 2019 ou au début de 2020.
« Innover c’est dans l’ADN de Neptune »
Pour se différencier de ses compétiteurs, Neptune mise sur l’innovation. L’une des missions dont s’est pourvue l’entreprise est d’offrir au consommateur un effet constant d’un produit, d’un comprimé à l’autre.
Pour y arriver, ils ont développé un partenariat avec la suisse Lonza, qui a développé une méthode d’encapsulation.
Leur technologie protégée par la propriété intellectuelle « offre de nombreux avantages […] car on a besoin d’une forme de livraison solide qui évite les fuites », explique Michel Timperio.
À court terme, l’entreprise devrait créer une dizaine d’emplois en biochimie et en ingénierie, pour faire de l’encapsulation notamment.
Difficile toutefois de donner un chiffre exact, puisque la « croissance dépendra de la demande », dit Michel Timperio.
Le chanvre dans la mire de Neptune
Ses installations le permettant, Neptune souhaite aussi extraire l’huile et les molécules du chanvre. L’entreprise discute actuellement avec des cultivateurs pour lancer la production à court terme.
Plante cousine du cannabis, sans les effets psychoactifs, le chanvre renferme aussi du CBD, une molécule recherchée par les consommateurs pour ses propriétés apaisantes, selon Michel Timperio.
Il cite le Bright Fields Group, groupe qui analyse le secteur du cannabis et du chanvre, qui affirme que le CBD extrait de cette plante devrait représenter une industrie de 22 G$ en 2022.
« La ressource du chanvre va devoir se déployer. L’industrie, et les produits dérivés à développer sont considérables. On doit changer les mentalités au Québec » estime-t-il.