La réponse courte à cette question est : oui ! Sinon, la gestion de la culture d'entreprise serait un concept complètement creux.
Mais il s'agit d'un processus ardu, qui demande du doigté, de la patience et une détermination sans faille.
Consultants et experts sont nombreux à proposer les recettes en six, huit ou dix étapes vers le changement culturel réussi. Je ne les connais pas toutes ; je n'en privilégie aucune. Mais elles ont en commun une qualité essentielle : elles obligent à établir un itinéraire, avec des points de contrôle prédéfinis des progrès accomplis. Elles reposent sur la connaissance de la culture de départ et sur les caractéristiques de la culture souhaitée. D'une à l'autre, elles appellent la rigueur et l'effort systématique.
Peu importe la «recette» choisie, il existe des pièges à éviter absolument.
> Il n'y a pas de culture idéale. La culture recherchée dépend des objectifs de l'entreprise. On ne valorisera pas les mêmes comportements dans une entreprise de jeux vidéo que dans une entreprise manufacturière.
> La communication est essentielle, mais insuffisante. Nous savons tous que notre santé dépend de notre comportement. Pourtant, rares sont les gens qui modifient leur comportement en conséquence. Le changement de comportement nécessite la motivation autant que le savoir.
> On communique avec nos gestes plus qu'avec nos paroles. Peu importe tous les discours, les vraies priorités sont révélées par des choses comme les structures de rémunération, les régimes de bonification, de récompenses et de punition, les critères de promotion et d'embauche ; et, par-dessus tout, par le comportement des dirigeants. On ne peut, en même temps, faire la promotion d'une culture de frugalité et de rigueur tout en se payant des bonis faramineux...
> Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Le changement culturel ne peut, ni ne doit, s'édifier sur le dénigrement de la culture en place. Il faut au contraire valoriser celle-ci et bâtir le changement sur ses forces.
Je conclus sur une citation d'Albert Einstein : «Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément».
Robert Dutton est le tout premier entraîneur en résidence de l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB). Pendant 20 ans, il a assuré la direction de Rona à titre de président et chef de la direction. Sous sa gouverne, l'entreprise a connu une croissance soutenue et est devenue le plus important distributeur et détaillant canadien de produits de quincaillerie, de rénovation et de jardinage. Après un passage aussi marquant que remarquable comme entrepreneur-entraîneur, Robert Dutton a décidé d'accompagner les entrepreneurs-athlètes de façon plus assidue, au sein de l'EEB.