Une cause qui a réussi son virage


Édition du 09 Avril 2016

Une cause qui a réussi son virage


Édition du 09 Avril 2016

Par Claudine Hébert

Antoine Valois-Fortier (en bleu) a été boursier de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec à six reprises. Médaillé de bronze en judo aux Jeux olympiques de Londres en 2012, il participera aux Jeux de Rio cet été.

Le sport a beau soulever les passions, il n'est pas facile d'en faire une cause philanthropique. Surtout quand les bénéficiaires sont des étudiants en bonne santé qui réussissent à l'école. Pourtant, la Fondation de l'athlète d'excellence du Québec (FAEQ) réussit ce tour de force depuis plus de 30 ans et particulièrement depuis 1995, l'année du grand virage.

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«À l'origine, notre organisme portait le nom de Fondation du sport universitaire québécois. Quelques hommes d'affaires, dont Richard Pound, membre du Comité international olympique, et André Chagnon, l'ancien propriétaire de Vidéotron, m'ont averti qu'il fallait rectifier le tir», explique Pierre Dubé, directeur général de la Fondation depuis sa création en 1985.

«Pour continuer de gagner le coeur des entreprises, il fallait élargir notre cause à tous les athlètes étudiants et, surtout, dépasser le simple don. Autrement, nous n'avions aucune chance face aux autres causes philanthropiques», ajoute-t-il.

Pierre Dubé a écouté. Et la Fondation a récolté. Depuis 1995, le montant annuel des bourses versées aux athlètes est passé de 87 000 $ à plus d'un million de dollars. L'année dernière, 1,2 M$ en bourses de 1 500 $ à 5 000 $ ont été remis à 425 athlètes étudiants. «Un montant record dans l'histoire de la Fondation», affirme M. Dubé.

La recette : la Fondation ne se limite plus à offrir des bourses aux athlètes. Elle leur propose un service d'accompagnement, depuis leurs études jusqu'à leur retraite sportive. La FAEQ a embauché en 2015 une conseillère en orientation pour donner un soutien aux jeunes du secondaire. La firme Academos s'est associée à l'organisme pour offrir un service de cybermentorat aux boursiers, actuels et anciens.

Promouvoir la réussite scolaire

Cette nouvelle mission se traduit par un capital de 13 M$ alimenté par de grandes entreprises. Plus de 10 M$ en bourses ont été octroyés depuis la création de la Fondation. Le tout est supervisé par un conseil d'administration composé d'une quinzaine de personnes et présidé par Claude Chagnon, président de la Fondation Lucie et André Chagnon. «Les membres du CA font également partie de sous-comités [sélection des boursiers, gestion des fonds, recherche de financement, etc.] composés de personnes qui viennent aussi de l'extérieur de l'organisation, selon leur expertise», précise Pierre Dubé.

Les entreprises, qui bénéficient d'un service clés en main quant à la visibilité et à la distribution des bourses, ne peuvent pas sélectionner les athlètes qu'elles aideront. Mais elles peuvent choisir leurs champs d'intérêt.

«Nous sommes devenus une cause proactive qui permet de contrer le décrochage scolaire. Les jeunes qui voient des athlètes de leur âge recevoir des bourses sont encouragés à se surpasser», conclut M. Dubé.

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