Philippe Hamel, PDG de Monsieur Chalet (Photo: courtoisie)
IL ÉTAIT UNE FOIS... VOS FINANCES. L'achat d’un chalet comme propriété à revenu se révèle toujours intéressant. Il faut toutefois savoir éviter les problèmes de zonage et de conciergerie pour pouvoir en profiter et pour le rentabiliser au maximum.
Première chose à vérifier lors de l’achat d’un chalet:est-ce que le zonage et la réglementation permettent la location à court terme ? «Sans permis de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ) ou sans zonage approprié, tu t’exposes, résume Paul Dalbec, courtier immobilier aux Immeubles Mont-Tremblant Royal LePage. Et les amendes peuvent être assez sévères.»Paul Dalbec remarque que, depuis l’avènement des Airbnb de ce monde, les zones permettant la location à court terme sont de plus en plus restreintes. C’est toujours une bonne idée de vérifier, avant l’achat, l’historique de location sur le site où le chalet est affiché.
Location ou usage personnel?
La première question qu’un investisseur devrait se poser est l’utilisation qu’il compte faire du chalet.
«Est-ce que ce sera un usage personnel ? Un usage commercial ? Les deux ? questionne Philippe Hamel, PDG de Monsieur Chalet, un site qui offre plus de 800 chalets haut de gamme en location. Cet usage va déterminer le budget de l’achat.»Un propriétaire qui utilise son propre chalet limite sa rentabilité. Ce qui veut dire que le budget sera probablement à la baisse.
«Je conseille d’utiliser la règle de dix, indique Philippe Hamel. Normalement, la propriété devrait générer entre 8 % et 13 % de votre prix d’achat en revenus bruts annuels. Ça aide à identifier rapidement les propriétés à convoiter.»
Quoi acheter
L’acheteur potentiel peut demander de louer le chalet pour l’essayer. La somme pourrait être déduite du prix d’achat si la propriété convient.
Philippe Hamel donne également les trois éléments que cherchent le plus les locateurs de chalets:un spa, la proximité avec un centre de ski et un bord de lac.
«L’offre de chalets est grande au Québec, explique-t-il. Sur les quelque 160 000 chalets à travers la province, environ 10 000 sont offerts en location. C’est une augmentation de 46 % par rapport à avant la pandémie.»Avec un nombre important de joueurs sur le marché, il faut donc se démarquer avec son offre, croit-il. Accepter les animaux ou obtenir la certification de Kéroul (qui permet l’obtention d’une cote d’accessibilité pour les visiteurs en situation de handicap) permet de développer une clientèle extrême-10 000 Sur les 160 000 chalets au ment fidèle, remarque-t-il.
Financement
Il ne faut pas non plus oublier le financement. Paul Dalbec observe que les institutions financières sont beaucoup plus frileuses actuellement lorsqu’on leur présente un projet d’acquisition commerciale de chalet.
«C’est presque devenu des prêts commerciaux, note-t-il. Et les taux ne sont pas les mêmes que pour les prêts personnels. Si on veut faire de la location à court terme avec son chalet, il ne faut surtout pas oublier de le mentionner à son assureur et à son banquier.»Cette frilosité se perçoit aussi sur la mise de fonds. Quelqu’un qui croit être en mesure d’obtenir un prêt hypothécaire pour un chalet qui sera affiché sur Airbnb avec seulement 10 % de mise de fonds risque d’être déçu, prévient-il.
Québec, près de 10 000 sont offerts en location. Il s’agit d’une augmentation de 46% par rapport à avant la pandémie.
Conciergerie
Si jamais vous décidez de ne pas faire affaire avec un service de conciergerie, Philippe Hamel souligne qu’il serait plus sage de trouver un chalet proche de votre domicile.
«Si le Wi-Fi ou le spa ne fonctionnent pas, vous le saurez dès le vendredi soir, explique-t-il. Il faudra donc vous déplacer.
Partir de Saint-Jean-sur-Richelieu pour vous rendre à Mont-Tremblant le vendredi soir, ça peut devenir lourd assez vite.» Gérer un chalet peut s’avérer extrêmement complexe parce qu’entre trois et dix personnes peuvent être nécessaires à son bon fonctionnement, plaide Philippe Hamel. «Le déneigement, la vaisselle, les poubelles… Si un problème survient, ça prend une ressource à proximité.»