Il existe un genre de gestion dominant pour les petites et moyennes entreprises du pays actives sur le web: le féminin.
Dans de nombreux pays, les affaires dirigées principalement par des femmes se font rares, reflétant en partie les barrières institutionnelles (accès moindre à l’éducation, au financement, etc). Mais avec les outils numériques, les entrepreneuses surmontent plus facilement ces obstacles. Et une fois lancées, elles se frottent aux mêmes défis que leurs homologues masculins, ressort-il de l’étude «Future of Business».
Ce sondage mensuel vise à chiffrer autant que possible la perception, les défis et les perspectives économiques des PME actives en ligne. Elle provient de la collaboration entre la Banque mondiale, Facebook et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Elle couvre 33 pays et, sur les 60 millions d’entreprises qui gèrent une page Facebook professionnelle, 142 000 d’entre elles y ont participé.
Les données les plus récentes de 2017 mis ici en image se concentrent sur la distinction entre le sexe des patrons, en identifiant les sociétés dont les directions se composent de plus de 65% d’hommes ou de femmes.
En moyenne, les PME emmenées par des femmes représentent un petit tiers de l'échantillon, contre 45% d’affaires avec des mâles aux commandes et 24% d’entreprises où la hiérarchie s'équilibre.
Le plus faible taux d’entreprises à majorité féminine se rencontre au Bangladesh (5%). La Turquie suit avec une proportion à peine deux fois plus élevée, tandis que l’Inde parvient péniblement à se hisser au-dessus des 10%.
A contrario, le Canada affiche le pourcentage le plus élevé, avec 43% de firmes gérées majoritairement par des femmes. Seule l’Australie réalise un meilleur résultat, en enregistrant certes les mêmes 43% mais aux côtés desquels le pourcentage de PME plus paritaires s’élève à 23%. Contre 20% pour les entreprises canadiennes.
Notons par ailleurs que les PME sous la houlette de femmes évoluent le plus souvent dans le secteur du commerce de détail et de la vente de gros (21% contre 15% pour les hommes). De leur côté, les hommes sont plus susceptibles de se retrouver à la tête d’une start-up techno.
Autre caractéristique qui mérite d’être soulignée, ces «businesses de femmes» ont tendance à être jeunes. Vingt-cinq pourcent ont moins d’un an et seuls 18% existent depuis une décennie. En plus, ces affaires ont une envergure plus modestes puisque près de 7 de ces PME sur dix se limitent à une seule personne (68%), contre 49% de leurs alter égos.
Quant aux aspects technologiques, les dirigeantes se montrent plus enclines à recourir à de la publicité en ligne pour atteindre de nouveaux clients (78%, contre 74% pour les hommes), à montrer les produits ou services via le web (79 vs 72); à informer (69 vs 63); à communiquer avec le client ou les fournisseurs (66 vs 66) ou encore à vendre ou prester des serices (60 vs 57).