Conciliation travail-famille difficile, relations conflictuelles, anxiété... personne n’est à l’abri des bourrasques sur le plan personnel. Or, au lieu de s’improviser psychologue, un gestionnaire aux prises avec un employé à la dérive devrait pouvoir compter sur un outil qui a fait ses preuves : le programme d’aide aux employés (PAE).
Une boîte à outils indispensable
« Il y a de plus en plus de détresse dans la société, dit Marie-Thérèse Dugré, présidente-directrice générale de Solareh. Heureusement, les gens sont plus ouverts à la consultation de professionnels pour les aider à régler leurs problèmes. Dans ce contexte, les PAE n’ont jamais été aussi importants. »
« Un PAE donne accès à des professionnels qui savent accompagner les personnes dans les épreuves qu’elles traversent à la maison ou au travail », ajoute celle dont l’entreprise propose aux organisations des programmes d’aide aux employés depuis plus de 30 ans.
Les situations susceptibles d’orienter un employé vers un PAE sont de tout ordre : un divorce, un changement de poste, des relations conflictuelles, de l’insomnie, la maladie d’un parent, ou une dépendance.
« Quand un problème mobilise l’énergie de la personne et nuit à ses capacités, cela a nécessairement un impact sur l’organisation », ajoute Mme Dugré. On parle d’absentéisme, de présentéisme, de baisse de performance, de dégradation du climat de travail. Des maux coûteux pour une entreprise.
C’est pourquoi l’implantation d’un PAE dans une organisation devrait être considérée comme un investissement, et non comme une dépense, car c’est un outil pour aider à contrôler les coûts non productifs des ressources humaines, selon Marie-Thérèse Dugré.
Cela dit, pour être utile et efficace, tout bon programme d’aide aux employés devrait respecter les six principes de base ci-dessous.
1. Il est confidentiel
« C’est primordial, lance Mme Dugré. Seule façon de conserver la confiance des gens et d’assurer l’utilisation du programme » pour en obtenir les bénéfices. Les employés doivent donc pouvoir joindre des professionnels et les rencontrer sans craindre que leur démarche soit connue de leurs collègues ou de leurs supérieurs. Le programme doit appliquer de façon stricte les différentes lois de protection de la vie privée.
2. Il est accessible
Demander de l’aide est déjà un geste exigeant en soi, aussi l’employé en détresse devrait-il pouvoir la trouver rapidement.
« Tout employé, qu’il soit commis ou directeur, peut contacter en tout temps un conseiller professionnel qui examinera la nature de son problème pour le diriger vers le professionnel compétent : psychologue, travailleur social, conseiller d’orientation, explique Marie-Thérèse Dugré. Les rencontres face à face sont favorisées, même si de nos jours tant l’intervention téléphonique que l’intervention électronique sont disponibles. Néanmoins, rien ne remplace une rencontre humaine pour faire part de sa détresse. Cette rencontre devrait avoir lieu dans les sept jours qui suivent la prise de contact initiale.
3. Il prend le temps nécessaire
« Un PAE vise des interventions concrètes de résolution de problèmes pour des répercussions positives, précise Mme Dugré. Même si c’est de l’intervention de courte durée, il faut tout de même prévoir assez de temps d’intervention par employé ! »
« Huit heures, c’est un minimum, poursuit-elle. D’ailleurs, selon des études, 95 % des problèmes sont résolus avec 12 heures d’intervention. Comme l’objectif est de résoudre les problèmes nuisant à la productivité, il importe que le PAE offre la marge de manœuvre nécessaire. »
4. Il a un réseau étendu
Le réseau de professionnels du PAE doit être en mesure d’avoir des professionnels généralistes et des spécialistes reconnus par leur ordre professionnel. « On confie la santé de ses employés seulement à des professionnels qualifiés », dit Mme Dugré.
Il doit aussi être accessible sur le plan géographique, c’est-à-dire être près du milieu de vie ou de travail de l’employé. Plus un réseau est étendu, plus cela favorise les accords parfaits entre employés et professionnels.
5. Il dépasse la simple intervention
Un PAE est un partenaire des ressources humaines d’une organisation. « Il doit proposer du coaching aux gestionnaires lors de situations émotives ou difficiles avec un employé pour permettre d’adopter les meilleures pratiques de gestion dans ces situations », illustre Marie-Thérèse Dugré.
Lors de situations traumatisantes ou dramatiques, un coaching ou une intervention en milieu de travail devraient être offerts.
6. Il nourrit l’organisation
« En plus d’intervenir auprès des employés et des gestionnaires, le PAE devrait offrir des solutions pour maintenir et améliorer la santé des employés par de l’éducation sous forme de bulletins, de conférences ou de kiosques en milieu de travail. Les statistiques anonymes sur la consultation au PAE peuvent aussi être révélatrices de problèmes dans l’organisation ou de difficultés communes vécues par certains employés qui méritent une attention particulière », explique Marie-Thérèse Dugré. Cela permet une rétroaction à l’organisation qui peut agir pour soutenir ses employés et assumer sa responsabilité d’employeur.