Le ministre de la Santé, Christian Dubé (Photo: La Presse Canadienne)
Fortement critiqué par le Parti québécois (PQ), le gouvernement Legault défend la rémunération annuelle de 173 000 $ accordée à la présidente du conseil d'administration de Santé Québec, Christiane Germain.
On apprenait la semaine dernière que Christiane Germain, une femme d'affaires proche de la Coalition avenir Québec (CAQ), allait toucher une rémunération quatre fois plus élevée que ce qui avait été prévu il y a un an à peine.
En mêlée de presse mercredi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a défendu l'allocation octroyée à Christiane Germain, la comparant à celle de la présidente du CA d'Hydro-Québec.
Le gouvernement a accordé à Manon Brouillette une rémunération annuelle de 195 000$, une augmentation de près de 75 000$ par rapport à sa prédécesseur Jacinthe Côté.
«C'est comparable avec nos grandes sociétés d'État, a déclaré M. Dubé. Les emplois supérieurs ont eu des discussions (...) sur l'ampleur de la tâche. C'est une grande tâche», a-t-il ajouté, faisant référence à tout le travail qui attend l'agence Santé Québec.
Le PQ accuse le gouvernement Legault de faire une mauvaise utilisation des fonds publics dans le contexte du déficit budgétaire record de 11 milliards de dollars.
Le parti souligne également que la dirigeante de Santé Québec, Geneviève Biron, gagnera plus de 652 000$ pour les deux premières années de son mandat et profitera d'une voiture de fonction.
«Ce gouvernement-là fait une utilisation des ressources de l'État presque discrétionnaire, et c'est l'argent durement gagné par les Québécois», s'est offusqué mercredi le député péquiste Pascal Bérubé.
Le gouvernement avait la veille rejeté une motion du PQ dénonçant la décision «déraisonnable» de «quadrupler l'allocation accordée à la présidente du conseil d'administration de Santé Québec et de payer une voiture à sa directrice générale».
On «digitalise» le fax, dit Dubé
Par ailleurs, le ministre Dubé a défendu, mercredi, l'utilisation prolongée des télécopieurs dans le réseau de la santé.
Il y a quatre ans, le premier ministre François Legault avait pourtant promis de se débarrasser des «fax», un moyen de communication jugé archaïque.
Or, depuis 2020, plusieurs juteux contrats ont été octroyés afin d'utiliser XM Fax, un logiciel qui permet d'envoyer des fax par ordinateur, a révélé mercredi Le Journal de Montréal.
Ainsi, une prescription, par exemple, peut être envoyée de façon électronique et reçue par un télécopieur à l'hôpital.
Questionné à ce sujet, M. Dubé a indiqué que le gouvernement était rendu à l'étape de numériser les fax en attendant l'arrivée du Dossier santé numérique.
«Il y a quand même une grosse étape qu'on a faite, c'est qu'on s'en va à numériser les fax, a soutenu Christian Dubé. On a une étape transitoire (...), mais l'objectif, c'est de s'en débarrasser.»
Pour les partis d'opposition, il s'agit là d'une promesse brisée.
«Le fax est encore là, une autre non-réalisation de François Legault. Ça n'a pas de bon sens», a dénoncé en point de presse le chef libéral par intérim, Marc Tanguay.
«C'est décourageant de voir qu'on a encore recours aux fax malgré des promesses de s'en débarrasser», a renchéri la co-porte-parole de Québec solidaire (QS) par intérim, Christine Labrie.
«Si on voyait que ce projet-là de se débarrasser des fax avait été mis de côté temporairement au profit d'une considérable amélioration de l'accès aux services, ça serait autre chose, mais là, il n'y en a pas beaucoup des projets qui cheminent positivement», a-t-elle ajouté.
«Encore une fois, des grandes intentions. Où sont les résultats? (...) On est en 2024, là, on n'est pas en 1998», a renchéri le député du PQ Pascal Paradis.