Si la situation n'est pas préoccupante au Québec, elle requiert une surveillance. (123rf)
Ce n’est pas demain la veille que le gouvernement du Québec annoncera une série de mesures draconiennes comme l’Ontario l’a fait mercredi afin de freiner la flambée de l’immobilier dans la grande région de Toronto, même si certains observateurs s'attendent à ce que des investisseurs étrangers jettent désormais leur dévolu sur Montréal.
Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, brosse un portrait rassurant de la situation, insistant sur le fait que ce genre d’initiatives est loin d’être nécessaire au Québec.
«Il n’y aucun signe de surchauffe et la progression des prix est loin d’être démesurée comme c’est le cas à plusieurs endroits [chez nos voisins ontariens]», indique-t-elle.
Le marché se réchauffe au Québec
Par ailleurs, le marché immobilier résidentiel de la province reprend du mieux: les ventes n’ont jamais été aussi bonnes pour un début d’année depuis 2012, selon une note envoyée par le Mouvement Desjardins mercredi en milieu de journée.
Les chiffres en disent long. Au premier trimestre de 2017, les ventes de propriétés existantes ont augmenté de 6,3% par rapport à l’an dernier, à pareille date.
Le nombre de copropriétés vendues a, quant à lui, bondi de 10%, faisant en sorte qu’en moyenne, les Québécois doivent compter environ quatre mois avant de réussir à vendre une copropriété. C’est bien loin des six mois qu’ils devaient prévoir en 2014 avant de pouvoir retirer la pancarte «À vendre» devant leur condo.
À l’heure actuelle, le prix moyen d’une propriété s’élève à 284 777 $ au Québec, bien en déçà de celui de 893 091$ enregistré le mois dernier dans le Grand Toronto.
D’après les plus récentes données de l’Association canadienne de l’immeuble, dans la région métropolitaire de Montréal, le prix moyen d’une propriété s’élève à 336 234 $, mais avec les mesures strictes mises en place en Ontario, les impacts sur le marché de l’habitation à Montréal reste à surveiller.
En entrevue avec La Presse+, le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão a d’ailleurs confirmé que son gouvernement demeure aux aguets, bien que la spéculation immobilière de Montréal soit très différente de celle observée à Toronto.
«Le phénomène, on l’observe un petit peu quand même, mais dans une proportion qui est très raisonnable encore […] le marché [à Montréal] n’a pas l’agressivité constatée ailleurs», a-t-il précisé.