Le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a confirmé jeudi en mêlée de presse que «dans les prochains jours, prochaines semaines, il y a des avancées importantes à ce niveau−là qu’on pourra confirmer». (Photo: La Presse Canadienne)
Québec est sur le point d’annoncer des mesures visant l’amélioration de l’efficacité énergétique des résidences.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charrette, a confirmé jeudi en mêlée de presse que «dans les prochains jours, prochaines semaines, il y a des avancées importantes à ce niveau−là qu’on pourra confirmer».
À ses côtés, le ministre de l’Économie, de l’Énergie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a reconnu avoir été très intéressé par l’étude de la firme de recherche Dunsky, selon qui l’amélioration de l’étanchéité des résidences plus âgées représente un potentiel d’économies de 11 à 15 térawatts/heure (TWh), soit l’équivalent de deux fois et demie la production du complexe La Romaine.
L’étude de Dunsky, réalisée pour le compte de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), souligne qu’à elles seules, les maisons rurales construites avant 1960 représentent un gain potentiel de 5,8 TWh.
«Nous devons établir des programmes»
«Quand on regarde le potentiel en termes de térawatts/heure, si je regarde le parc immobilier des maisons construites avant 1960, quand on regarde la consommation en gigajoules de ces maisons−là, c’est le triple (…) des nouvelles maisons construites», a reconnu M. Fitzgibbon.
«C’est clair, comme gouvernement, qu’à la lumière de ça, nous devons établir des programmes», a-t-il à son tour déclaré.
Le plan d’investissement récemment présenté par le président−directeur général d’Hydro−Québec, Michael Sabia, prévoit aller chercher un maigre 3,8 TWh du côté de l’efficacité énergétique et mise d’abord sur l’installation de nouvelles thermopompes, dont l’efficacité s’est grandement améliorée depuis quelques années. Il est donc loin du «gisement», comme le qualifie l’étude de Dunsky, de 11 à 15 TWh disponibles par le seul biais de l’amélioration de l’étanchéité.
«Tant mieux si on peut battre les objectifs de M. Sabia, qui sont très ambitieux en passant, mais définitivement, comme gouvernement, le code du bâtiment, autant dans les rénovations que pour les nouvelles constructions, on doit absolument avoir des programmes pour ça», a répété M. Fitzgibbon.
Des programmes «audacieux», mais coûteux
Pierre Fitzgibbon est demeuré prudent lorsqu’appelé à préciser ses intentions, mais il semble avoir été séduit par les données que lui a présentées l’APCHQ. «Je ne veux pas répondre aujourd’hui sur les moyens qu’on va utiliser, mais clairement, de reconnaître le potentiel incroyable qu’on a dans le parc immobilier du Québec, qui est un parc qui vieillit, c’est sûr que comme gouvernement – et avec M. Charette, quand on regarde les objectifs climatiques, qu’on veut réduire de 37,5% les GES d’ici 2030 et être carboneutres en 2050 – il va falloir des programmes peut−être plus audacieux.»
Par contre, la question des coûts, dans un contexte de resserrement budgétaire, demeure sensible, rappelle-t-il. «Il faut trouver maintenant ensemble les moyens financiers pour encourager, parce que quand on fait une rénovation (…) on devrait clairement avoir un programme qui devrait être plus incitatif. On n’a pas encore analysé les coûts. Je serais incapable de vous dire de combien on parle pour que le parc soit rajeuni, mais ce sont probablement plusieurs centaines de millions.»
Les deux ministres ont rencontré les journalistes à l’issue d’une conférence de presse annonçant une participation de 25 millions $ d’Investissement Québec dans la firme Deep Sky qui lancera bientôt des projets de captation et de séquestration du carbone.
Pierre Saint−Arnaud, La Presse Canadienne