La crise climatique menace la civilisation et le pire est à venir, selon les trois quarts des Québécois qui ont répondu au sondage réalisé par la COMM Climat (Communauté de pratique en communication climatique au Québec). (Photo: La Presse Canadienne)
Une grande majorité de Québécois, soit 77%, croient que les changements climatiques menacent la survie de notre civilisation et 68% sont d’avis que les gouvernements doivent forcer les changements de comportements individuels pour lutter contre la crise climatique, selon un nouveau sondage Léger.
La crise climatique menace la civilisation et le pire est à venir, selon les trois quarts des Québécois qui ont répondu au sondage réalisé par la COMM Climat (Communauté de pratique en communication climatique au Québec).
Plus de 85% des personnes interrogées sont plutôt d’accord ou totalement d’accord pour affirmer que «pour s’en sortir face aux changements climatiques, les gouvernements, les entreprises et les individus devront repenser en profondeur notre mode de vie».
Les francophones sont plus nombreux à être de cet avis, soit 86% contre 80% pour les anglophones.
«Le sondage montre clairement qu’une vaste majorité de la population québécoise s’attend à ce que nos élus mettent les bouchées doubles en matière d’action climatique», a commenté Marie−Eve Leclerc, chargée de projet en mobilisation chez Équiterre et membre du comité de validation de la COMM Climat, en ajoutant «qu’il s’agit d’une question de courage politique et de cohérence avec une attente majoritaire de la population».
Parmi les répondants, 43% croient qu’une diminution des activités économiques et/ou une décroissance économique accompagneront les actions pour faire face au changement climatique, contre 36% qui croient que ça ne sera pas le cas.
Également 37% sont d’avis qu’une réduction des libertés sera une conséquence des actions mises en place pour contrer les changements climatiques, contre 48% qui croient le contraire.
Plus de 7 Québécois sur 10 estiment que les gouvernements doivent accélérer le rythme de leurs actions pour faire face aux changements climatiques. Cette proportion est plus élevée chez les femmes (78%) ainsi que chez les francophones (74%).
Contraintes et changement de comportements
Le tiers des Québécois ont répondu que les gouvernements doivent obliger la population à modifier certains comportements pour faire face aux changements climatiques.
En revanche, plus de la moite, soit 57% sont d’avis que les gouvernements doivent plutôt convaincre la population de modifier certains comportements.
«Selon le sondage, les Québécois continuent de privilégier la concertation et la persuasion pour faire face aux changements climatiques, avec une proportion importante se disant ouverte à ce que les leaders prennent des décisions et les imposent s’il le faut, au nom du bien commun», a commenté Clémence Lalloz, cofondatrice de Futur Simple, qui a contribué à la conception du sondage.
Conséquence sur le mode de vie
Neuf répondants sur dix s’attendent à ce que les actions qui seront mises en place pour faire face aux changements climatiques aient au moins une conséquence sur leur vie.
Parmi la liste d’une quinzaine de conséquences, 64% croient qu’ils auront à réduire leurs déplacements.
Les sondeurs ont aussi demandé aux répondants d’identifier des éléments, parmi une liste, dont ils seraient capables de se priver pour contribuer à l’action climatique.
L’achat de produits en plastique (21%), la consommation d’aliments hors saison (19%), l’achat de produits jetables (17%) et les déplacements en avion (16%) figurent en haut de la liste.
En revanche, les éléments dont les Québécois auraient de loin le plus de difficulté à se passer sont la possession d’une voiture (57%) et la consommation de viande (35%).
Presque une personne sur deux, soit 43%, est d’avis que la polarisation de la société sera inévitablement une conséquence de l’action climatique.
Également, les francophones (87%) font plus confiance que les anglophones (80%) aux scientifiques pour «intervenir adéquatement sur les changements climatiques».
Questionnés sur «le défaut principal de notre mode de vie qui doit être corrigé rapidement», le coût de la vie et l’inflation sont la réponse spontanée qui a été mentionnée le plus souvent, par 8% des participants, devant la surconsommation et le gaspillage.
Le sondage web a été réalisé en septembre dernier auprès de 1001 Québécois âgés de 18 ans et plus et pouvant s’exprimer en français ou en anglais.
Les experts en recherche et en méthodologie estiment qu’il est impossible d’attribuer une marge d’erreur à un sondage réalisé en ligne, puisque la méthode d’échantillonnage est non probabiliste.
Stéphane Blais, La Presse Canadienne