Il reste que miser sur le design et l'innovation présente certains défis. Chez Huppé, il a fallu changer les méthodes de travail, après avoir rencontré en chemin une résistance toute naturelle au changement.
«Auparavant, nous avions quatre ensembles de chambre à coucher qui étaient montés presque de la même façon, dit-elle. Maintenant, nous en avons beaucoup plus, et ils sont tous différents ! Il a fallu innover pour accomplir ça tout en respectant nos coûts de production.»
Au printemps 2014, Huppé a regroupé sous un même toit son usine de finition, ses bureaux et son entrepôt. L'entreprise a investi plus de 1,2 million de dollars dans ce projet, profitant de l'occasion pour automatiser la ligne de finition afin d'en augmenter l'efficacité et la productivité. «Nous travaillons maintenant en "juste à temps", ce qui nous permet de satisfaire les besoins de notre clientèle grâce à un vaste choix de produits finis et de matériel, sans allonger nos délais de livraison», précise Mme St-Arnaud.
Cette adaptation touchait aussi les fournisseurs, qui ont dû développer plus de produits et innover à leur tour, et donc investir temps et argent dans l'opération. Les dirigeants d'Huppé se sont assurés de rester près d'eux et de partager leur vision. En 2012, ils les ont invités au Salon canadien du meuble, à Toronto, afin qu'ils voient les ambiances qu'Huppé mettait de l'avant dans son kiosque. Cela les a aidés à comprendre la direction que prenait l'entreprise, tout en renforçant les liens.
Le designer maison, Joël Dupras, joue dorénavant un rôle crucial dans l'entreprise. Sa collaboration avec le service d'ingénierie est essentielle. C'est là que les idées du designer sont confrontées à l'épreuve de la réalité. Une bonne idée sur papier doit être réalisable, solide, on doit pouvoir la fabriquer dans les matériaux que le fabricant utilise habituellement à un coût de production raisonnable, etc.
«Le design est désormais au coeur de notre culture d'entreprise, dit Mme St-Arnaud. Tous les membres de l'équipe sont appelés à innover. C'est le moteur de notre croissance.»