selon l'AETSQ, une baisse volume de récolte de 620 000m³ entraînerait des conséquences non négligeables sur «l'ensemble de la chaîne de valeur associée à la filière forestière et des effets collatéraux sur plusieurs autres régions du Québec». (Photo: Yohann Harvey Simard)
Afin de contrebalancer les impacts des feux de forêt historiques de cet été, le Forestier en chef du Québec, Louis Pelletier, a recommandé une diminution de la récolte de bois de 620 000m³ dans les régions du Nord-du-Québec, de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Mauricie. Une annonce «catastrophique», estime l'Association des entrepreneurs en travaux sylvicoles du Québec (AETSQ).
Cette recommandation faite au gouvernement par le Forestier en chef a été émise à la suite d'une réévaluation de la possibilité forestière du Québec prenant compte des superficies ravagées par les flammes.
Or, selon l'AETSQ, une baisse volume de récolte de 620 000m³ entraînerait des conséquences non négligeables sur «l'ensemble de la chaîne de valeur associée à la filière forestière et des effets collatéraux sur plusieurs autres régions du Québec».
Même si elle est défavorable à une potentielle diminution de la possibilité forestière, l'AETSQ se range toutefois derrière le Forestier en chef au sujet d'une autre de ses recommandations, soit celle d'établir un plan d'investissement en reboisement des superficies affectées par les feux et qui souffrent d'un déficit de régénération naturelle. Une solution qui pourrait «renverser la tendance», estime l'Association, précisant que «ce plan devrait être planifié et mis en oeuvre pour les 10, voire les 15 prochaines années en vue d’assurer un couvert forestier pour les générations futures».
Parallèlement, soulève l'AETSQ, le ministre des Finances, Eric Girard, faisait récemment mention dans son énoncé budgétaire d’un programme sylvicole visant la remise en production de la forêt.
«Malheureusement, ce programme ne permet de reboiser qu’à peine 10% de la superficie estimée nécessitant une reconstruction de la forêt. Or, c’est près de 350 000 hectares de forêt qui sont en danger de ne pas se régénérer naturellement selon les calculs faits par le Forestier en chef, M. Louis Pelletier», déplore Charles-Philippe Mimeault-Laflamme, président de l’AETSQ.
«Si on veut maintenir les bienfaits que nous offre notre forêt, notamment en matière de lutte aux changements climatiques et de fabrication de produits verts, il est plus qu’urgent de mettre en place un plan massif de reboisement sur 10 ans et de trouver des mesures d’atténuation concrètes», conclut-il.
Par Yohann Harvey Simard, Initiative de journalisme local