Bridgestone met toute la gomme pour contrôler ses coûts


Édition du 20 Septembre 2023

Bridgestone met toute la gomme pour contrôler ses coûts


Édition du 20 Septembre 2023

«L’énergie fait partie de nos coûts d’opération. Réduire notre consommation d’énergie est donc avanta- geux sur ce plan. L’énergie la moins chère est celle que l’on utilise pas», dit France Veillette, chef de la Division de l’environnement à l'usine de Joliette de Bridgestone Canada. (Photo: courtoisie)

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE: LES ENTREPRISES EN ACTION. Motivée par des préoccupations environnementales, mais surtout par un désir de réduire ses frais d’exploitation, l’usine de Bridgestone de Joliette a réalisé d’importants efforts depuis cinq ans pour mieux gérer son utilisation d’énergie. Résultat : elle est aujourd’hui l’installation la plus efficace du groupe.

« Par unité de production, au cours des cinq dernières années, nous avons réduit de 5 % notre consommation d’énergie et de 15 % nos émissions de GES alors que nous étions déjà performants après avoir réalisé d’importants efforts en ce sens depuis 20 ans », résume France Veillette, chef de la Division de l’environnement à l’usine de Joliette de Bridgestone Canada.

En conséquence, cette usine est la plus efficace de Bridgestone parmi une douzaine d’usines comparables situées un peu partout à travers les Amériques. Une réalisation dont est particulièrement fière France Veillette.

« On est l’usine la plus au nord, dit-elle. On se compare notamment à des usines en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Bien que l’on doive chauffer l’hiver, ce qui n’est pas nécessairement requis ailleurs, notre consommation d’énergie est plus faible. » 

 

Recette d’un succès

Pour y parvenir, l’usine de Bridgestone de Joliette a réalisé un bon nombre de projets d’efficacité énergétique au cours des dernières années.

Il y a six ans, par exemple, l’éclairage de l’usine a été remplacé par un système à DEL. Il y a cinq ans, les responsables de l’usine ont également mis en place des appareils de contrôle automatisé pour son système de chauffage, ventilation et air climatisé (CVAC), un projet qui a pris trois ans à réaliser. 

Des systèmes de récupération de chaleur ont aussi été installés, il y a deux ans, sur les circuits d’eau de refroidissement et sur les cheminées des bouilloires de sorte à préchauffer l’air entrant dans l’usine. Cette mesure a permis de réduire la consommation de gaz naturel pour le chauffage. En parallèle, un mur solaire a aussi été installé pour préchauffer une portion de l’air entrant dans l’usine.

« Par-dessus tout ça, au fil des ans, nous avons remplacé certains de nos équipements par de nouveaux modèles plus efficaces, dit France Veillette. Je pense notamment aux machines d’assemblage pour fabriquer les pneus. »

Par ailleurs, comme l’usine désire continuer sur la voie de la réduction de sa consommation énergétique, d’autres projets sont déjà sur la planche à dessin. Selon la chef de l’environnement de l’entreprise, cette dernière prévoit mettre en place un système de gestion de l’énergie, en plus d’explorer d’autres idées telles que la séquestration de GES au moyen de serres sur le toit de l’usine, ou encore la valorisation de ses rejets thermiques.

 

Une question de coût

L’entreprise est consciente depuis plusieurs années déjà de la nécessité de contrôler sa consommation d’énergie, raconte France Veillette. La première raison, reconnaît-elle, est l’aspect financier.

« L’énergie fait partie de nos coûts d’opération. Réduire notre consommation d’énergie est donc avantageux sur ce plan. L’énergie la moins chère est celle que l’on n’utilise pas. »

Les préoccupations environnementales ont aussi leur part d’importance. Bridgestone s’est fixé une cible de réduction de 50 % de ses émissions de GES d’ici 2030 et vise la carboneutralité d’ici 2050. La réalisation de ces objectifs amène donc l’entreprise à pousser encore plus ses efforts d’efficacité énergétique.

Pour mener à bien ses projets, les équipes de l’usine ont eu recours à différentes ressources. En interne, l’usine a notamment profité des fonds offerts par Bridgestone pour les projets liés à l’énergie et à l’environnement. En externe, elle a eu des échanges avec d’autres usines de pneus en Amérique du Nord et du Sud en plus de faire appel à Ecosystem, une firme d’ingénierie spécialisée en performance énergétique.

Sur le plan financier, France Veillette explique avoir tiré avantage des différents programmes de subvention des fournisseurs d’énergie, comme Énergir ou Hydro-Québec, de même que ceux du gouvernement, comme le programme ÉcoPerformance.

Ses conseils pour les autres entreprises qui aimeraient mieux performer sur le plan de la consommation d’énergie ? Aller chercher de l’aide. « Pour une entreprise plus petite qui n’a pas nécessairement beaucoup de ressources à l’interne, comme nous, au sein de Bridgestone, il y a beaucoup de beaux programmes qui sont disponibles », insiste la chef environnement. 

Elle suggère notamment aux PME d’approcher Énergir et Hydro-Québec. « Ils ont divers programmes pour subventionner, par exemple, l’élaboration d’études ou la mise à jour d’équipements, dit-elle. Ça vaut la peine. Pour une entreprise qui veut se lancer, c’est un excellent point de départ. »

 

 

 

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