Comme la plupart des investisseurs dans le monde, les Canadiens détiennent la majorité de leurs placements dans des titres situés dans leur pays. Pourtant, la grande concentration du marché canadien dans les ressources et les financières milite en faveur d'une diversification à l'étranger. D'autant plus que le secteur financier dépend en partie de la vigueur du secteur de l'énergie, qui vit une période difficile.
Bien des Canadiens ont déjà des actions américaines. Un fonds international qui investit ailleurs qu'en Amérique du Nord pourrait compléter leur portefeuille. Mais les placements, tant aux États-Unis qu'ailleurs dans le monde, comportent un risque supplémentaire lié aux fluctuations du taux de change du dollar canadien.
Cependant, ce risque est atténué sur de longues périodes, du moins pour la plupart des régions du monde, à l'exception des marchés émergents. Ainsi, sur une période de 15 ans, de janvier 1999 à mars 2014, les fluctuations du taux de change entre le dollar canadien et le dollar américain ont nui au rendement dans une plage de - 2,1 % à + 2,2 %, selon RBC Gestion mondiale d'actifs.
Par contre, les investisseurs qui se sont protégés des dévaluations des devises de pays émergents par rapport au dollar américain, de la fin de décembre 1994 à la fin d'avril 2015, ont dégagé des rendements de 60 à 85 % supérieurs à ceux qui ne le sont pas, tout en réduisant la volatilité de leurs placements de 12,5 à 25 %.
Pour toutes les régions du monde toutefois, le ratio rendement/risque des portefeuilles qui couvrent leur exposition aux devises est supérieur à ceux qui ne le font pas.
Mais peu d'entre nous ont un horizon de placement de 15 ans, voire de 20. Surtout à notre époque, où les politiques de création de monnaie des banques centrales entraînent des dévaluations importantes de la monnaie. Cela se reflète dans le rendement à court terme des titres.
Ainsi, au cours des huit premiers mois de l'année, le FNB iShares MSCI Europe IMI (XEU) a dégagé un rendement de 15,19 %, et sa version couverte en dollar canadien (XEH), un rendement de 4,77 %, alors que le dollar canadien baissait par rapport à l'euro. La dévaluation du dollar canadien par rapport au dollar américain explique aussi que le FNB BMO S&P 500 (ZSP) ait dégagé un rendement de 9,72 % durant la même période, par rapport à - 3,33 % pour la version couverte en dollars canadiens (ZUE).