Le ballon s'est dégonflé en août pour les recrues de la Bourse, tandis que les marchés ont affiché leur plus faible rendement mensuel en plusieurs années. L'indice Dow Jones a subi son pire déclin mensuel (- 6,4 %) en près de deux décennies. Dans la foulée, l'action de Shopify a fondu de 32 % entre son sommet et le 16 septembre (le titre a rebondi de 23 % le 17 septembre grâce à une entente avec Amazon.com).
Un sort semblable a été réservé aux autres recrues de la Bourse. David's Tea a connu une entrée en Bourse effervescente, grimpant de 40 % lors de ses premiers instants de négociation sur le Nasdaq. Le titre a frisé à un certain moment les 30 $ US, se négociant ainsi à 77 fois le bénéfice par action de 0,39 $ US prévu pour son exercice qui se terminera en mars 2016.
Tout comme Shopify, la chaîne de thé dirigée par Sylvain Toutant a par la suite bu la tasse, entre autres après qu'elle eut dévoilé des résultats décevants à son premier trimestre comme société à capital ouvert. Son action a rebondi après la publication de ses résultats du deuxième trimestre (9 septembre), mais elle demeure 46 % moins chère qu'à son sommet.
Ce qui a fait dire à des analystes que l'évaluation du titre est plus attrayante que cet été. Kelly Bania, de BMO Marchés des capitaux, juge que David's Tea peut commander un multiple de 32 fois le bénéfice anticipé. À 44 fois le bénéfice prévu pour 2016, le titre semble encore cher, mais il mérite une plus grande attention.
Car non seulement la chaîne recèle un fort potentiel de croissance, mais elle devrait aussi améliorer sa rentabilité avec le temps. Et c'est à ce chapitre que David's Tea pourrait brouiller les cartes. En prévision de l'expansion rapide de son réseau de magasins, le détaillant a investi massivement dans son administration. Or, ses marges bénéficiaires devraient grimper au cours des prochaines années, grâce à des gains d'efficacité sur le plan de gestion, note l'analyste de BMO.
GDI Services aux immeubles est aussi tombée de son piédestal peu après ses débuts en Bourse à la suite de résultats décevants à son premier trimestre. Sa croissance interne a entre autres été freinée par le déclin du taux d'occupation des immeubles commerciaux au pays. Les analystes ont alors réduit leur cours cible pour l'ancien Groupe Distinction.
Mais la société dirigée par Claude Bigras peut facilement doubler ou tripler ses revenus d'ici cinq à sept ans grâce aux acquisitions, dans un secteur qui reste dominé par de petits fournisseurs. L'enthousiasme des premiers jours s'étant émoussé, l'action de GDI est aujourd'hui 30 % moins chère qu'à son sommet.
Preuve que les investisseurs sont plus prudents à l'égard des recrues de la Bourse : les débuts de la société de jouets pour enfants et de divertissement Spin Master (Tor., TOY, 21,70 $) à la fin août ont été moins spectaculaires que ceux des entreprises citées plus haut. Le titre a progressé de 21 % depuis l'inscription de l'entreprise à Toronto, mais il se négocie à 15 fois le bénéfice prévu pour son exercice 2016, une évaluation comparable aux sociétés de son secteur.
Il serait imprudent de se ruer sur la récente cuvée des PAPE canadiens, mais l'investisseur à long terme ne peut que se réjouir du fait que les candidats au repêchage sont plus attrayants qu'il y a quelques mois.