«Après une année 2023 à oublier, 2024 s’annonce en dents de scie et incertaine.» (Photo: Martin Marek pour Unsplash)
EXPERT INVITÉ. Et voilà, nous voici déjà en 2024! Je ne sais pas vous, mais disons que j’avais hâte de mettre 2023 de côté. Outre l’inflation, les multiples problématiques de main-d’œuvre, l’incertitude économique ainsi que l’accumulation de conflits géopolitiques aux quatre coins de la planète, la dernière année ne marquera pas l’histoire pour son positivisme!
Nous débutons donc 2024 comme chaque année avec des résolutions et souhaits que nous espérons tenir et exaucer. Pour ma part, j’aurais pu succomber au classique trio «perte de poids, remise en forme et meilleur équilibre de vie», cependant, en suivant quotidiennement l’actualité avec grand intérêt, je souhaite tout simplement (et tristement) d’éviter le pire cette année.
Étant généralement optimiste, j’ai réalisé au fil des derniers mois à quel point l’équilibre mondial est fragile. Malgré l’effort titanesque que j’investis pour trouver un sens au chaos actuel, j’ai beaucoup de difficultés à prédire l’orientation des 12 prochains mois, tellement il y a d’enjeux cruciaux sur la table. À mes yeux, l’année 2024 sera celle de tous les dangers, en voici quelques-uns.
Géopolitique
Les guerres en Ukraine, dans la bande de Gaza ou au Soudan (pour ne nommer que celles-ci), les combats contre les rebelles Houthis dans la mer Rouge ou contre le Hezbollah au Liban, me font craindre un embrasement majeur autant au Moyen-Orient qu’en Europe de l’Est. En ajoutant les tensions et contextes hautement explosifs des prochaines élections notamment à Taïwan, aux États-Unis et en Russie (ainsi que dans une trentaine d’autres pays pesant pour près de la moitié de la population mondiale), les résultats pèseront à coup sûr sur l’équilibre géopolitique déjà extrêmement fragile.
Économie
Après une année 2023 à oublier, 2024 s’annonce en dents de scie et incertaine. Le spectre de la récession est toujours présent, malgré de bonnes nouvelles comme les baisses des coûts du panier d’épicerie et du logement (qui semblent vouloir se pointer à l’horizon). Mais il est encore beaucoup trop tôt pour sabrer le Champagne. Les experts et économistes sont divisés sur le sujet: soit la croissance reprendra de sa vitalité, soit nous continuerons à marcher sur la ligne rouge de la récession.
Polarisation
Depuis quelques années, nous sommes témoins d’une profonde polarisation dans la société. Souvent haineuse et violente, elle profite de la multiplication des canaux de communication comme les réseaux sociaux, pour s’exprimer haut et fort.
Rarement ai-je été témoin d’autant d’hostilité au quotidien. Conspirations de toutes sortes, opinions aux antipodes concernant un sujet d’actualité (la guerre dans la bande de Gaza en est un excellent exemple…), peu importe le sujet ou son importance, la discussion saine et sereine n’existe plus. Les opinions sont tranchées, les faits sont non pertinents, c’est automatiquement l’axe du bien contre l’axe du mal!
Ironiquement, les plateformes qui nous promettaient un monde meilleur en facilitant la communication sont devenues l’antithèse de leur soi-disant raison d’être.
Sur ce, je reste tout de même confiant envers le futur. Si je pense que nous allons devoir encore, pour une bonne partie de l’année, baisser la tête et retenir notre souffle, notre résilience collective, démontrée par le passé, me laisse présager une éclaircie. Bonne année à tous!
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