L’École Bensadoun de gestion du commerce au détail à l’Université McGill [Photo: DMA Architectes / Benoit Jacques]
On n'avait pas tracé le portrait d'un détaillant à succès depuis un petit moment dans Les Affaires. Il faut dire que les grands titres ont plutôt été consacrés à des fermetures de magasins ces dernières années : Souris Mini, Le Château, Hyba et tant d'autres. Plusieurs faillites aussi : Sears, Jacob, Bedo, Toys «R» Us. Les temps sont rudes.
Pour la Vie en Rose, toutefois, tout est dans le nom : ça regarde bien, pourrait-on dire. La chaîne québécoise de lingerie déclare une croissance à deux chiffres de ses ventes en ligne et de ses ventes comparables en magasin. Sur cette lancée, elle se donne jusqu'en 2022 pour faire sa propre révolution : atteindre une masse critique a l'international qui lui permettra de résister à la prochaine récession.
L'entreprise profite de la zizanie qui règne dans le secteur. Mais il n'y a pas que ça. Selon son PDG, le succès des ventes tant sur le Web qu'en boutique est « la preuve que [sa] révolution numérique fonctionne bien ».
Les détaillants qui vont durer sont ceux qui plongeront dans le changement. Un bon exemple est celui de Simons, qui a convaincu plusieurs investisseurs institutionnels de financer son virage numérique pour défendre son bastion québécois. Loin de se résigner à survivre, l'entreprise est offensive. « Peter Simons, c'est quelqu'un qui vit le futur », me disait récemment Charles de Brabant. Je vous ai parlé de lui tout récemment et de l'École Bensadoun de gestion du commerce au détail qu'il est en train de créer à l'Université McGill. Je vous en parle à nouveau, car l'École lance une compétition internationale de cas d'affaires vouée justement à encourager l'innovation dans le secteur.
Avec la Retail Industry Leaders Association (RILA), l'École tiendra le premier (R)Tech Global Retail Challenge : cet automne, pendant six semaines, des étudiants provenant de 90 universités dans le monde seront appelés à imaginer le futur du commerce de détail, et ce, dans une perspective d'économie circulaire. Leur mission : accélérer la participation des jeunes consommateurs à des solutions d'économie circulaire amplifiables pour les produits de consommation. La finale, qui se tiendra en novembre, marquera l'inauguration officielle de l'École.
Ah ! maintenant que j'y pense, une des dernières fois que nous avons « fronté » un détaillant en grande forme, c'était Frank and Oak. En avril 2013. Alors que l'entreprise ne vendait encore que sur le Web. Les temps changent vite. Embarquez !
Julie Cailliau
Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires
julie.cailliau@tc.tc