Ce mois-ci encore, René Vézina animait une rencontre d’entrepreneurs dans le Centre-du-Québec, dans le cadre de notre série des Focus régionaux. [Photo: Martin Piché]
Il aura consacré 20 ans de sa carrière à nos publications, et au cours de ces années, René Vézina a sillonné le Québec d'est en ouest et du nord au sud, à la recherche des histoires qui tricotent la communauté d'affaires.
René, qui signe dans ce numéro sa dernière chronique pour Les Affaires, c'était un peu notre monsieur Régions. C'est en dehors des grands centres urbains qu'il a commencé sa carrière de journaliste, en 1976, et depuis, c'est au feu des régions qu'il a forgé sa plume. Ce mois-ci encore, il animait deux rencontres d'entrepreneurs, une en Abitibi-Témiscamingue et une dans le Centre-du-Québec, dans le cadre de notre série des Focus régionaux.
Le hasard veut qu'il tire sa révérence dans un numéro qui nous transporte à Lac-Mégantic, une municipalité qui, justement, est loin des grandes villes. De Sherbrooke, comptez une heure par les routes secondaires. «On ne passe pas par Mégantic, il faut une raison pour s'y rendre», s'est fait dire notre journaliste Daniel Germain tout au long de son reportage.
Justement, Daniel avait toutes les raisons de s'y rendre. Oui, du fait de l'anniversaire de la catastrophe ferroviaire, mais aussi pour observer la guérison de Lac-Mégantic. La résilience de la ville est bien entendu exceptionnelle, mais elle fera écho dans plusieurs zones du Québec, j'en suis certaine. Comment insuffler un vent de transformation sans dénaturer l'existant ? Comment intégrer des talents venus d'ailleurs sans antagoniser les acteurs locaux ? Comment bâtir de nouvelles filières économiques sans négliger celles qui ont fait la grande histoire de l'économie locale ?
Chaque ville, chaque région a sa propre manière de répondre à ces questions. À Sorel-Tracy, par exemple, on lance cette semaine une «expérience multimédia immersive» appelée Statera - La 104e île. Ce projet touristique est à l'initiative du RIRÉRST (Regroupement indépendant pour la relance économique de la région de Sorel-Tracy), qui a réussi à mobiliser les pouvoirs publics et les entreprises privées pour rassembler la coquette somme de 10 millions de dollars. On attend 35 000 visiteurs cet été et des retombées de 2,2 millions de dollars par année. Près du quart du financement devrait provenir d'entreprises privées, notamment Rio Tinto Fer et Titane.
Ce sont ces histoires de vitalité économique régionale qui ont nourri René Vézina au fil de sa carrière. Il choisit maintenant d'accrocher son clavier, un répit bien mérité. Et si les histoires d'entrepreneurs de partout au Québec lui manquent, il saura où les trouver : dans Les Affaires.
Permettez-moi de profiter de cette tribune pour le remercier publiquement pour sa contribution hors normes à notre équipe. Et pour lui souhaiter d'autres beaux voyages en terre québécoise !
Julie Cailliau
Rédactrice en chef, Groupe Les Affaires
julie.cailliau@tc.tc