Quelle est la raison d’être de votre entreprise? Quelle est son utilité sociale ? (Photo: Leon pour Unsplash)
BLOGUE INVITÉ. La raison d’être des entreprises a longtemps été de maximiser les profits pour les actionnaires. Dans la nouvelle économie, la réussite de l’entreprise embrasse dorénavant une perspective plus large.
Certes, les entreprises doivent maximiser les bénéfices et le retour sur l’investissement (ROI). Toutefois, il est temps d’élargir le concept et de réfléchir au retour sur la société. La réussite de l’entreprise est dorénavant intimement liée à celle de ses parties prenantes : les employés, les clients, les fournisseurs, les actionnaires et les citoyens. Les entreprises progressistes créent de la richesse en agissant de manière équitable et contribuent aussi à créer de la richesse pour leurs parties prenantes.
Selon l’ouvrage Vers une entreprise progressiste : «la raison d’être définit le sens que l’entreprise, avec ses parties prenantes, souhaite donner à ses activités. Elle guide ses choix stratégiques avec une double volonté : celle d’avoir une utilité spécifique à l’égard de la société au service d’un monde meilleur et celle d’apporter une contribution, unique si possible, à ses clients et à toutes ses parties prenantes». La raison d’être est portée et opérationnalisée par des leaders crédibles qui y croient vraiment. Le CA veille à sa réalisation, il en est le gardien. Une raison d’être pérenne s’enchâsse dans une stratégie se déclinant en objectifs cohérents avec des actions concrètes et réalistes. Elle associe la performance financière à la valorisation des intérêts des parties prenantes et à son impact positif dans la société.
Quelle est la raison d’être de votre entreprise? À quoi sert-elle? Quelle est son utilité sociale ? Certains qualifient le tout comme étant le «supplément d’âme» de l’entreprise. Certaines entreprises bénéficieraient de cette injection de supplément. Pour Michelin, la raison d'être décrit la mobilité comme un fondement du progrès humain. Elle consiste à : «Offrir à chacun une meilleure façon d’avancer». Pour Nestlé, elle consiste à : «Améliorer la qualité de vie et contribuer à un avenir plus sain. […] Elle nous inspire à contribuer de façon positive à la société, pour les cultivateurs qui font pousser nos produits, pour les collectivités où nous vivons et travaillons ainsi que pour la nature.»
La détermination de la raison d’être est une occasion idéale pour réfléchir et s’engager dans un projet plus large de transformation visant à préciser la portée de l’entreprise et sa contribution aux enjeux de gouvernance, d’environnement et d’équité sociale.
«La raison d’être c’est une boussole qui nous aide à fixer et à garder le cap dans le long terme. C’est une démarche de progrès partagé qui concerne l’ensemble des collaborateurs.» — Veolia
La raison d’être ne peut être qu’un simple slogan, un outil promotionnel, un discours sans assise. S’il y a un écart entre la réalité et le discours : l’«effet boomerang» s’avérera néfaste pour l’entreprise. En effet, la démarche doit être authentique et naître d’un réel désir de contribution à une société meilleure. Les consommateurs sont loin d’être dupes et rebutent les frimeurs qui tentent de javelliser leur image. Gare à l’écoblanchiment! À votre avis, est-il temps d’injecter un peu de «supplément d’âme» à votre entreprise?
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Cet article a été rédigé en collaboration avec Me Marie-France Veilleux, conseillère exécutive chez Brio, boutique de management.