De nombreuses villes du monde ont adopté l’IA afin d’amoindrir la congestion sur les routes et d’augmenter la sécurité. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Le 11 novembre, la planète a officiellement franchi le cap des 8 milliards d’habitants. 8 milliards! Ça en fait, du monde. Ce n’est pas étonnant qu’on se sente parfois un peu à l’étroit, même dans un pays aussi vaste que le nôtre.
Surtout quand on sait que 55% de la population mondiale réside présentement dans des zones urbaines, un chiffre qui devrait atteindre 68% d'ici 2050. Rien de bien surprenant: moteurs de l’économie et du développement social, les villes représentent d’énormes écosystèmes complexes où la moindre décision a le pouvoir d’affecter une province au complet, voire une nation.
Il est donc normal que les mégalopoles de ce monde soient assujetties à une évolution constante afin de les rendre plus efficaces, sécuritaires, attrayantes et agréables pour leurs citoyens. De l’aménagement paysager au développement culturel, tous les moyens sont bons pour satisfaire la population et se démarquer.
Mais par-dessus tout, ce sont les technologies qui permettent réellement à nos villes de rayonner et d’atteindre leur plein potentiel. D’ailleurs, plusieurs d’entre elles ont pris la décision d’incorporer de l’intelligence artificielle à leurs infrastructures et leurs systèmes en place, ouvrant ainsi la porte à une toute nouvelle génération d’urbanisme.
C’est ce qu’on appelle des «villes intelligentes», qui s’appuient sur les technologies de l’information pour favoriser la croissance économique, améliorer la qualité de vie et soutenir la cohésion sociale. Des tâches qui étaient autrefois dépendantes d’interventions humaines deviennent ainsi optimisées et automatisées grâce à de puissants algorithmes qui collectent de la donnée en temps réel par le biais de caméras et de capteurs en tous genres.
C’est le cas notamment de la circulation, un des grands casse-têtes de notre époque. Nous sommes tous (malheureusement) familiers avec les infâmes congestions routières, particulièrement lors des heures de pointe.
Voilà pourquoi de nombreuses villes du monde ont adopté l’IA afin d’amoindrir la congestion sur les routes et d’augmenter la sécurité.
À Londres, un récent projet a pour but de déployer le système de Humanising Autonomy sur les véhicules publics. Entre autres, cette technologie peut prédire les actions des piétons et des voitures et alerter le conducteur d’un incident potentiel. Cette initiative fait partie des efforts de Londres pour atteindre le «Vision Zero» d'ici 2041 — soit mettre fin aux morts et aux blessés en lien avec les accidents de la route.
Qui plus est, les nouvelles technologies regorgent de potentiel quand vient le temps d’aborder la question des conséquences environnementales des villes, un défi important qui concerne toutes les grandes régions urbaines du monde. Si elle ne permet pas de régler tous les problèmes, l’intelligence artificielle reste quand même une des meilleures solutions pour gérer la consommation d’énergie de nos usines et de nos infrastructures, effectuer la gestion des déchets et du gaspillage, aménager les espaces verts et optimiser les transports en commun.
Et ça ne s’arrête pas là: l’IA représente également le salut de plusieurs services d’urgence ou de sécurité publique. C’est le cas des pompiers, qui sont eux aussi affectés par le manque de personnel.
Pour pallier le problème, Montréal a récemment implanté un système de prévention des incendies qui aide à classifier et évaluer le niveau de risque pour chaque bâtiment de la métropole. Le modèle prédictif montre la probabilité qu'un feu se produise au cours des douze prochains mois en tenant compte de l'historique des incidents ainsi que de la météo et certaines données sociodémographiques.
De par sa nature flexible et son caractère polyvalent, l’intelligence artificielle peut se manifester sous plusieurs formes, parfois inusitées. À Dublin, la galerie d’art Hugh Lane utilise désormais un algorithme qui mesure le nombre de visiteurs et la façon dont ils se déplacent lors d’expositions. Les données recueillies aident à améliorer l'expérience des visiteurs, comprendre l'utilisation de l'espace, fournir des informations importantes sur la santé et la sécurité et à protéger les installations artistiques.
Des exemples de la sorte, je pourrais vous en nommer ad vitam aeternam. En fait, les possibilités sont quasi infinies, surtout dans des milieux aussi vastes et diversifiés que les villes.
D’autant plus qu’en pleine pénurie de main-d’œuvre, nous n’avons plus vraiment le choix de nous tourner vers des technologies comme l’IA pour faire rouler nos entreprises d’une part, mais surtout pour offrir un meilleur accès aux soins de santé, aux urgences et aux autres services essentiels à la population, comme le déneigement, les premiers répondants ou la collecte d’ordures.
Une chose est certaine, la croissance démographique de l’être humain n’est pas sur le point de prendre du recul et apportera avec elle son lot d’enjeux et d’adaptations pour les années à venir. Si nous voulons continuer à desservir adéquatement la population mondiale et à coexister en harmonie, il faudra d’abord redoubler d’efforts quant à la transformation numérique de nos villes.