4. LE RETOUR DES OPPOSITIONS GÉOSTRATÉGIQUE
La fin de la guerre froide avait suscité l'espoir d'un monde meilleur, plus ouvert, plus libéral, soucieux des consensus démocratiques et moins belligérant... L'effondrement du Bloc soviétique et la reconnaissance d'une certaine respectabilité planétaire à la Chine, cumulés à leur intégration dans le système économique global, aussi, le déferlement des transitions démocratiques en Amérique latine et en Europe de l'Est avaient laissé croire à la disparition des confrontations entre superpuissances. On en avait presqu'oublié que l'Histoire se répète toujours...
Globalisation, libre-échange, économies libérées, interdépendance entre nations et valorisation des grands chantiers dont les forums internationaux et multilatéraux. En résumé,"Peace and Trade" était le mot du jour!
Le répit ne durera pas longtemps: Le réveil tsariste de la Russie de Vladimir Poutine, dit le Fâché, allait annoncer une répétition plus que théâtrale de la Russie d'Yvan, le Terrible. Sa boussole: la Renaissance de la Russie humiliée par l'Occident. Les armes: d’abord économiques (pétrole et autres ressources stratégiques, rapprochement avec la Chine); ensuite, le bruit des bottes en Crimée et sur les plates-bandes de l'Ukraine pro-occidentale. Rôle ambigu au Moyen-Orient!
Les victimes: les populations limitrophes, le bon peuple russe de retour aux files d'attente et évidemment, la stabilité interne, régionale et mondiale. Au grand plaisir de la Chine enorgueillie des opinions mondiales et sondages répétitifs qui lui octroient le statut de puissance mondiale, devançant ainsi légèrement les États-Unis. A ce chapitre, qu'en est-il de la discrète puissance nippone, troisième joueur économique mondial, alliée des États-Unis et en grippe géopolitique avec la Chine depuis des décennies? Son instabilité monétaire est-elle son talon d'Achille dans l'alignement avec les États-Unis? Quel événement, même banal, mettra le feu aux poudres? Les observateurs s'accordent sur l'inévitabilité du phénomène. "Rien ne vaut une bonne guerre pour remettre les pendules à zéro", claironne le proverbe!
On ne s'étonnera pas de constater que le risque géostratégique répertorié dans les sondages et analyses du WEF désigne l'Asie en tête de liste des zones à haut risque (33%), suivie par l'Europe et le Moyen-Orient ex-aequo (22%) et l'Afrique du Nord (20%) .
Bilan: divergences sur les enjeux globaux (climat, gouvernance, pauvreté) accompagnées de rivalités historiques récurrentes. Ciel sombre avec nuages lourds! Le slogan des années de Guerre froide, "Paix impossible, guerre improbable" inspire-t-il toujours ?
Le jeu: Le Canada est-il de la partie? Et le Québec? Avantages économiques pour nous comme au bon temps des deux autres guerres mondiales?