Selon Amy Astley, rédactrice en chef de Teen Vogue, plusieurs postulantes à des emplois n'ont jamais travaillé dans une crémerie ou comme serveuse.
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Pourtant, elle apprécie ce type d'expérience, qu'elle perçoit comme un indice d'une solide éthique de travail.
Quand êtes-vous devenue gestionnaire ?
J'ai obtenu mon premier vrai poste de gestion de personnel chez Vogue. J'avais environ 25 ans, et je travaillais pour Anna Wintour. Je n'étais qu'une jeune rédactrice de l'équipe, mais elle m'a confié la responsabilité de la section Beauté, ce qui signifiait que j'allais superviser une petite équipe de trois personnes.
Je n'avais jamais dirigé d'équipe. J'avais toujours été un membre junior d'une équipe ou l'assistante de quelqu'un. À mon avis, la grande découverte qu'on fait aussitôt, c'est que tout d'un coup, on ne se concentre plus sur soi ou sur sa carrière : il faut penser aux autres. Comment les soutenir, les organiser, les amener à effectuer le travail qu'on attend d'eux.
C'est beaucoup pour une personne de 25 ans. C'était une grande responsabilité.
Qu'avez-vous appris sur le plan du leadership ?
Nous gérons du personnel créatif. C'est très différent de la gestion d'employés qui accomplissent un travail quantitatif. C'est purement qualitatif, et je dois évaluer moi-même leur travail. Et cela devient très émotif. Je me souviens d'avoir retiré un mandat à un jeune membre de mon équipe afin de faire appel à un rédacteur plus aguerri chez Vogue. J'essayais de concevoir les meilleurs produits possibles parmi ceux dont j'avais la responsabilité.
J'ai heurté bien des gens en cours de route. Et j'ai beaucoup appris de tout ça.
Cela dit, qui aime bien châtie bien, et je disais à mes subordonnés : « Nous devons créer le meilleur produit possible. Et j'ai besoin de vous. Vous faites partie de mon équipe. Voici vos cinq meilleurs coups. Je suis désolée de devoir transférer ce dossier à quelqu'un d'autre. Je pense que vous en apprendrez beaucoup si vous regardez ce qu'il en fera. » À ce momentlà, cette personne doit comprendre qu'un autre apportera davantage au projet. C'est un peu dur. Mais quand on travaille dans ce milieu, il faut l'accepter.
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